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Climat: des blocs de glace devant Bercy pour protester contre un projet de Total en Arctique

Climat: des blocs de glace devant Bercy pour protester contre un projet de Total en Arctique
Trois ONG ont érigé dix blocs de glace devant le ministère de l'Economie à Paris pour protester contre le possible soutien de 700 millions d'euros de l'Etat français à un projet d'exploitation gazièrMartin BUREAU
 

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Trois ONG ont érigé jeudi dix blocs de glace devant le ministère de l'Economie pour protester contre le possible soutien de 700 millions d'euros de l'Etat français à un projet d'exploitation gazière de Total en Arctique.

Elles ont également remis une pétition de plus de 190.000 signataires au ministère de l'Economie.

"Pas un euro de plus pour l'énergie fossile": c'est ce que réclament les trois ONG, 350.org, SumOfUs et Les Amis de la Terre, a expliqué à l'AFP la chargée de campagne de cette dernière, Anna-Lena Rebaud.

D'après les ONG, l'Etat compte se porter garant de Total à hauteur de 700 millions d'euros à travers la Banque publique d'investissement (BPI), dans le cadre de la participation du géant pétrolier français au projet de gigantesques usines de gaz naturel liquéfié en Arctique porté par le numéro deux du gaz russe, Novatek.

Dix blocs de glace massifs, découpés aux formes de "700.000.000 €" ont été disposés devant l'entrée du ministère "pour donner un aperçu concret et matérialiser cette somme qui ne parle pas au public dans son quotidien", a expliqué Leyla Larbi, chargée de campagne de SumOfUs.

"Le projet a pour objectif de produire et exporter l'équivalent de sept milliards de barils de pétrole", soulignent les ONG. "Financer aujourd'hui l'extension de Total dans l'Arctique est criminel", estime Clémence Dubois, responsable des campagnes en France pour 350.org.

"Il fait 30°C en Arctique (ces jours-ci: ndlr), les décisions qui sont prises ici ont des conséquences catastrophiques à l'autre bout de la planète", rappelle-t-elle.

L'Arctique s'est réchauffé trois fois plus vite que la planète entre 1971 et 2019, a prévenu jeudi un rapport du Programme de surveillance et d'évaluation de l'Arctique (AMAP).

Le ministère de l'Economie devrait décider le maintien ou non de ce soutien avant fin mai, d'après les organisations écologistes, alors que l'Assemblée générale des actionnaires de Total se tiendra le 28 mai.

Mardi, le directeur de l'Agence internationale de l'énergie (AIE), Fatih Birol, a souligné qu'"il y a un fossé croissant entre la rhétorique (climatique) des gouvernements et des industriels, et la réalité". L'institution a publié une feuille de route recommandant d'oublier dès maintenant tout projet d'exploration pétrolière ou gazière.


 

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