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Bayonne : décès du chauffeur de bus roué de coups, la droite réclame "les sanctions les plus sévères"

Bayonne : décès du chauffeur de bus roué de coups, la droite réclame "les sanctions les plus sévères"
Véronique Monguillot, lors d'une marche blanche après l'agression de son mari, le 8 juillet 2020 à BayonneGAIZKA IROZ
 
 

Le chauffeur de bus dans un état désespéré depuis sa violente agression dimanche soir à Bayonne, est décédé vendredi en fin d'après-midi, suscitant de vives réactions politiques notamment dans les rangs de la droite qui a appelé aux "sanctions les plus sévères".

"Nous avons décidé de le laisser partir. Les médecins étaient pour et nous aussi", a confié à une correspondante de l'AFP Marie Monguillot, 18 ans, au sujet de son père, Philippe. Un peu plus tôt, sa mère Véronique venait d'annoncer sur les réseaux sociaux: "Mon époux s'est éteint à 17H30, RIP mon amour".

Selon le parquet de Bayonne, le conducteur de 59 ans, père de deux autres filles de 21 et 24 ans, a été victime d'une agression "d'une extrême violence", roué de coups et grièvement blessé à la tête, alors qu'il voulait contrôler le ticket d'une personne et exigeait le port du masque pour trois autres passagers.

L'agression, puis l'annonce du décès a suscité l'indignation, chez ses collègues, qui ont exercé depuis lundi leur droit de retrait, et dans le monde politique. Le Premier ministre Jean Castex a salué dans la soirée la mémoire du chauffeur de bus "lâchement agressé", en assurant sur Twitter que "la justice punira les auteurs de ce crime abject".

"Cet acte odieux et lâche ne doit pas rester impuni", a tweeté aussi dans l'après-midi le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin, attendu samedi à Bayonne pour faire un point sur la sécurité dans la ville avec les élus et services de l'Etat, puis rencontrer les conducteurs.

Avant lui, le ministre délégué aux Transports Jean-Baptiste Djebbari avait fait le voyage mardi soir et s'était entretenu avec des chauffeurs du réseau de transports de l'agglomération bayonnaise appelé Chronoplus.

Dans les rangs de la droite, l'affaire a relancé les demandes d'autorité et de sanctions plus sévères.

Le député LR Eric Ciotti a réclamé "de lourdes sanctions envers (les) meurtriers" tout comme son rival le maire LR de Nice, Christian Estrosi, pour qui "cet acte barbare appelle les sanctions les plus sévères".

Pour le sénateur Bruno Retailleau (LR), "il n’y aura pas de lutte efficace contre cette sauvagerie sans un retour de l’autorité et la fin du laxisme systémique", a-t-il estimé sur twitter.

"Tuer pour avoir simplement voulu faire respecter les règles. Ce meurtre ne doit pas rester impuni. Les condamnations doivent être exemplaires et les peines vraiment exécutées", a réagi sur twitter le président du Conseil régional des Hauts-de-France Xavier Bertrand (ex-LR).

Qualifiant les agresseurs présumés du chauffeur de "racailles", la présidente du rassemblement national Marine Le Pen a elle appelé "au sursaut et à la révolte face à cette sauvagerie" sur le réseau social.

- "Agression barbare" -

Agés de 22 et 23 ans et connus des services de police, deux hommes soupçonnés d'avoir porté les coups ont été mis en examen et écroués pour "tentative d'homicide volontaire" et écroués, une qualification juridique appelée à évoluer en raison du décès de la victime.

Le procureur de la République de Bayonne a ainsi indiqué à l'AFP qu'il allait demander au juge d'instruction de requalifier ces mises en examen en "homicide volontaire sur un agent de réseau de transports publics". Deux complices présumés, des trentenaires, ont également été écroués cette semaine, notamment pour "non assistance à personne en danger".

Les chauffeurs de bus du réseau de l'agglomération de Bayonne reprendront le travail lundi "dans des conditions de sécurité renforcées", selon l'opérateur de transports Keolis.

"Les équipes de Keolis restent mobilisés dans l’ensemble de nos réseaux, en France et dans le monde, pour qu’une telle agression ne se reproduise pas, et que nos transports en commun restent des espaces de vie où le respect des personnes et des biens redevienne la responsabilité de tous", a assuré Keolis dans un communiqué.

Philippe Monguillot "succombe à une agression barbare dans l’exercice de son métier. Serviteur fidèle du service public, il laisse l’image d’un homme généreux", a réagi le maire de Bayonne Jean-René Etchegaray sur Twitter.

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