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Après les attentats, les achats de Noël passent encore plus via internet

Après les attentats, les achats de Noël passent encore plus via internet
Un employé de CDiscount prépare des paquets à livrer, à Cestas, ldans le sud ouest de la France, le 14 décembre 2012JEAN-PIERRE MULLER
 
 

Internet a encore été un vecteur plus important d'achats pour les cadeaux de Noël, avec des ventes en ligne qui s'annoncent en croissance, grâce à un très bon mois de décembre, qui a en partie compensé le "coup d'arrêt" consécutif aux attentats.

Le e-commerce a même mieux redémarré semblant avoir bénéficié d'un retour plus important des consommateurs que les magasins physiques

La fédération du secteur (Fevad) tablait à l'automne sur une progression de 13% du chiffre d'affaires réalisé en ligne pour Noël 2015, avec 13 milliards d'euros de dépenses et 30 millions d'acheteurs attendus.

Mais les attentats du 13 novembre à Paris ont quelque peu modifié la donne. "Aujourd'hui, ce qui est sûr, c'est qu'on sera en croissance, mais à quel niveau, c'est encore difficile à dire", déclare Marc Lollivier, délégué général de la Fevad.

"Depuis décembre, les ventes sont clairement reparties à la hausse, il y a eu de très belles journées pour de nombreux sites, et à date, environ la moitié de nos adhérents déclarent enregistrer des progressions", explique-t-il.

C'est le cas pour Brandalley, qui affichait mi-décembre des achats en hausse de 20%, ou de CDiscount qui revendique une progression de 15% par rapport à l'an dernier.

Amazon a lui enregistré deux nouveaux records de ventes les 7 et 14 décembre, avec respectivement 1,3 et 1,44 million d'articles expédiés.

Mais ces belles performances font suite à un "coup d'arrêt" notable, observé dans les 15 jours suivant les attentats, où "tout s'est arrêté" y compris sur internet, qui enregistrait pourtant une "bonne dynamique (+15%) juste avant les évènements", note M. Lollivier.

Cette période est habituellement l'un des temps forts d'achats sur internet en vue des fêtes, avec environ 40% des ventes qui y sont réalisées. Contrairement à ce qu'on aurait pu attendre, "il n'y a pas eu à ce moment-là de transfert des achats non réalisés en magasin sur internet", note M. Lollivier.

"La question est de savoir si décembre permettra ou pas de rattraper la totalité du retard pris à cette période", s'interroge-t-il.

- 800.000 clients de plus -

Pour Frédéric Duval, le patron d'Amazon France, les attentats ont entrainé "un décalage dans le temps du moment des achats", les clients achetant en décembre ce qu'ils avaient prévu d'acheter en novembre. "Mais on ne peut pas pour autant dire qu'il y a eu un afflux massif" sur internet, ajoute-t-il.

Un avis que ne partage pas tout à fait Emmanuel Grenier, le patron de CDiscount. "Il y a un phénomène de transfert inéluctable des magasins vers internet, et cette année, c'est encore plus marqué" du fait du contexte, explique-t-il.

Plusieurs sondages réalisés par Toluna pour LSA montrent que les clients sont plus vite revenus faire leurs achats de Noël sur internet qu'ils ne l'ont fait dans les boutiques. Ainsi, sur la dernière semaine de novembre, 58,4% des Français déclaraient privilégier les achats de Noël sur internet, contre 35,3% dans les centres commerciaux, et 28% dans les boutiques de centre ville. Ce phénomène s'est poursuivi jusqu'à la mi-décembre (52,2% sur internet, 39% en centres commerciaux et 29,2% en centre-ville).

Malgré l'impact des attentats, "internet reste le grand gagnant cette année", estime Philippe Guilbert, directeur général de Toluna. "Au global, ces 5 semaines ont fait gagner plus 800.000 clients aux sites marchands, alors que les magasins physiques ont en perdu 2,5 millions", ajoute-t-il.

Des propos corroborés en partie par l'étude de référence conduite par Deloitte. Si dans la première mouture, réalisée avant les attentats, le cabinet escomptait une légère baisse de la part des cadeaux réalisée sur internet (32% contre 33% en 2014), la seconde mouture réalisée après le 13 novembre prévoit elle un "regain d'attractivité d'internet", à 37,7%.

Dans la dernière ligne droite avant Noël, la tendance semblait se confirmer: pas de foule, ni de bousculade dans les grands magasins parisiens mercredi à la mi-journée. D'autant que les sites de commerce en ligne proposent des "modes de livraison express soutenant ce canal dans les ultimes jours", remarquent MM. Guilbert et Grenier.


 

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