En ce moment
 
 

Alcoolisme: des médecins dénoncent le projet d'un financement de la prévention par le lobby de l'alcool

Alcoolisme: des médecins dénoncent le projet d'un financement de la prévention par le lobby de l'alcool
Un homme remplit un verre de vin dans un musée à Bolgheri en ItalieTiziana FABI
 
 

La proposition du lobby de l'alcool de contribuer à la prévention de l'alcoolisme n'est qu'un "nuage de fumée" et une marque de "cynisme", estiment des addictologues et des médecins dans une tribune publiée mardi.

"Son discours est d'une simplicité angélique: +Laissez-nous faire! Croyez-nous sur parole! Dormez braves gens! Faites confiance à notre sens des responsabilités!+", écrivent les signataires de ce texte paru dans le journal Le Monde.

Dans un texte présenté le 27 juin à l'Elysée, le lobby de l'alcool a proposé d'apporter pour la première fois son obole au plan de santé publique en finançant la prévention de l'alcoolisme.

Les producteurs et négociants de vins, spiritueux et bières veulent donner près de 5 millions d'euros pour financer pendant quatre ans des actions de prévention contre la dépendance à l'alcool.

Leur objectif est "de créer un nuage de fumée, et d'empêcher toute politique de prévention efficace", dénoncent les signataires de la tribune, dont les addictologues Michel Reynaud et Amine Benyamina, la pneumologue Irène Frachon et l'épidémiologiste Catherine Hill.

Ils y voient le "cynisme d'un lobby qui ne cherche qu'à préserver ses propres intérêts, quelles qu'en soient les conséquences".

Ils dénoncent en outre le "conflit d'intérêts" que représente selon eux la présence d'Audrey Bourolleau au poste de conseillère Agriculture de l'Elysée. Elle était en effet déléguée générale du lobby du vin avant de rejoindre Emmanuel Macron.

La tribune épingle la "pingrerie" du lobby de l'alcool: "Il essaie de faire passer un financement hypothétique de la prévention de 5 millions d'euros pour un apport décisif alors que les chiffres d'affaires cumulés de la filière se comptent en milliards".

Les signataires demandent la création "d'un fonds prévention alcool digne de ce nom", qui "bénéficie de la même dotation que le fonds tabac (100 millions d'euros) et soit sous la responsabilité du ministère de la Santé".


 

Vos commentaires