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Atteint d'un cancer au cerveau, Ambroz a subi une opération en état d'éveil: "C'était incroyable"

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Deux jours avant la grande soirée de clôture du Télévie, nous évoquons une nouvelle forme particulière de cancer. On s'intéresse au cancer du cerveau. Justine Sow, Margaux Vigneron, Gilles Gengler et Guillaume Wills ont rencontré un chanteur d'opéra en rémission de la maladie. A l'époque, son opération, en état d'éveil, a fait le tour du monde.

La vidéo de son opération éveillée le 13 juin 2014 aux Pays-Bas avait fait le tour du monde. Ambroz Bajec-Lapajne, un ténor, chante alors Schubert afin de guider son médecin. Dès que le chirurgien touche une partie sensible, le patient réagit. "Quand je chante, il a touché quelque chose, je ne pouvais pas contrôler ma langue et mes lèvres, c'était incroyable", se souvient-il. L'opération a été réalisée par le neurochirurgien belge Pierre Robe. Ambroz n'a pas cherché à savoir quels étaient les risques. Le soliste a pris cette chirurgie comme une aventure. "Il faut le prendre comme ça, parce que si on a peur, on ne peut pas chanter, parler. Tout le monde a dit 'ah t'as bien fait', mais je l'ai fait pour moi!", confie le ténor.


Un cancer rare qui peut apparaître à tout âge

Le cancer du cerveau est rare, mais il peut apparaître à tout âge. Les tumeurs les plus fréquentes sont les gliomes, elles concernent 4 à 5 pour 100.000 habitants par an. 80% d'entre elles sont malignes. "Si elles ne sont pas malignes au départ, elles peuvent progresser vers un grade plus agressif. Et donc, à un moment donné, après la chirurgie, soit d'emblée, soit des années après, les patients auront tous besoin d’un traitement complémentaire", indique Florence Lefranc, neurochirurgien et chef de la clinique neurochirurgicale d’oncologie à l’hôpital Erasme.


"J’ai travaillé jusqu’à la fin, même en étant malade"

Cette spécialiste connait bien ses patients. Elle en suit certains depuis des années, comme Marthe Mudibany, une ancienne infirmière à qui elle a sauvé la vie. Toujours à l'heure, jamais malade, elle a exercé son métier pendant 42 ans. L'annonce de la tumeur n'a pas freiné son courage. "J'avais beaucoup de projets. J’ai travaillé jusqu’à la fin, même en étant malade. J’ai repris mon service pour pouvoir arriver à ma pension parce que c’était un challenge que je m'étais imposé", confie Marthe.


Un projet financé par le Télévie

Pour trouver le moyen de guérir ses patients, Florence Lefranc collabore avec des chercheurs comme Pierre Sonveaux. Leur réflexion commune a donné naissance à un projet financé par le Télévie. "On étudie directement sur des prélèvements frais le fonctionnement des cellules tumorales. On peut alors comparer celles qui sont sensibles à celles qui sont résistantes, et en faisant la comparaison, on peut trouver les différences et en les identifiant on peut se dire c’est là qu’il faut taper pour rendre les cellules devenues résistantes à nouveau sensibles", explique Pierre Sonveaux, chercheur qualifié FNRS.


Deux rescapés 

La majorité des patients atteints d'un cancer au cerveau n'ont plus leurs facultés intellectuelles. La tumeur a des conséquences sur leur mémoire, leur mobilité ou leur faculté à s'exprimer. Marthe et Ambroz font partie des rescapés : ils mènent une vie normale. Le ténor a intégré l'opéra d'Amsterdam et prépare une série de concerts au Japon notamment.


 

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