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Une greffe de cellulles souches dans le pénis, remède potentiel aux troubles de l'érection

Une greffe de cellulles souches dans le pénis, remède potentiel aux troubles de l'érection
Illustration de cellules souches sur un écran d'ordinateur dans un laboratoire de l'université du Connecticut, aux États-Unis, le 27 août 2010SPENCER PLATT
 
 

Une greffe de cellules souches dans le pénis pourrait remédier aux troubles sévères de l'érection dont souffrent certains hommes après un cancer de la prostate, selon des premiers résultats encourageants d'une étude dévoilée jeudi.

"Douze patients souffrant de troubles sévères de l’érection après un cancer de la prostate ont reçu une greffe de cellules souches dans le pénis. Après six mois, des améliorations significatives de la qualité des rapports sexuels, de l'érection, de la rigidité du pénis et de la qualité de l'orgasme ont été rapportées par les patients", résume l'Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm) dans un communiqué.

L'impuissance sexuelle reste une séquelle fréquente après l'ablation chirurgicale d'un cancer de la prostate, altérant sévèrement la qualité de vie et l'image de soi des hommes, commente l'Inserm, précisant qu'elle est "la conséquence de lésions des vaisseaux et des nerfs du pénis qui sont normalement accolés aux faces latérales de la prostate avant d'atteindre les formations érectiles".

L'essai clinique, conduit sous la direction du professeur René Yiou dans le service d'urologie de l'hôpital universitaire Henri-Mondor à Créteil, a donc été mené pour "réparer les lésions cellulaires péniennes".

Les chercheurs ont injecté dans le pénis des cellules souches prélevées dans la moelle osseuse des patients, de nombreuses études ayant déjà montré que la moelle osseuse contenait plusieurs types de cellules souches capables "de se transformer spontanément en cellules du même type que celles endommagées dans le pénis", explique l'Inserm.

Les patients présentaient des troubles de l’érection jugés irréversibles, le traitement médical maximal (dont du viagra aux doses maximales et utilisation d'une pompe à érection) restant inefficace après une durée moyenne de deux ans.

"La tolérance au traitement a été excellente et le principal effet secondaire rapporté était une douleur passagère au niveau du site de prélèvement de la moelle osseuse (région fessière)", indique l'Inserm.

Six mois après la greffe cellulaire, les chercheurs ont noté "une amélioration significative des principaux scores sexuels", avec un gain moyen du score évaluant la fonction érectile de plus de 10 points (17,4/30 à 6 mois versus 7,3/30 avant la greffe) sur une échelle allant de 0 à 30 (30 correspondant à la meilleure fonction érectile possible).

La satisfaction globale des rapports sexuels a été également améliorée de même que la qualité de l'orgasme et la rigidité du pénis lors des rapports.

Au moins deux patients ont par ailleurs "décrit une réapparition d'érections normales comme avant la prostatectomie radicale sans prise de médicament".

Enfin, l'amélioration des scores sexuels s'est maintenue un an après la greffe.

"Si les résultats de cette étude sont confirmés par d'autres essais cliniques contrôlés, les indications de la thérapie cellulaire pourraient s'élargir aux autres formes de troubles de l'érection moins sévères ou résultant de maladies générales comme le diabète ou autres maladies vasculaires", a fait valoir le Pr René Yiou.

Ces résultats sont publiés dans la revue European Urology.


 

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