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Sexe et MST: des idées fausses qui ont la vie dure

Sexe et MST: des idées fausses qui ont la vie dure
Parmi les 18-35 ans, huit sur dix reconnaissent que le préservatif est la meilleure protection contre les infections sexuellement transmissibles (IST/MST)YASUYOSHI CHIBA
 
 

Prendre la pilule contraceptive, se laver à l'eau ou à la Bétadine protègent des maladies sexuellement transmissibles (MST): les idées fausses circulent encore parmi les 18-35 ans, justifiant l'opération d'information annoncée mardi.

Au-delà de ces croyances heureusement minoritaires (recours aux crèmes spermicides pour se prémunir des MST...), les connaissances de cette jeune génération sont parsemées de lacunes et la prévention reste insuffisante.

"Chez les moins de 35 ans, l'usage du préservatif n'est pas suffisamment répandu", constate le Dr Luc Sulimovic, président du syndicat des dermatologues (SNDV), des spécialistes qui ont une qualification reconnue pour les MST, à l'origine de la première journée nationale d'information et de prévention sur ces maladies, jeudi.

"Il y a un effort considérable à faire", dit-il.

Pour toucher ce jeune public, le syndicat propose une application gratuite "MSTRisk" (sur l'App store et Google play) qui aborde les MST de manière graphique par le biais des symptômes et un site "mstprevention.com" sur les modes de transmission et les traitements.

Mais pas de photos "trash", style réputé apprécié des jeunes, pour montrer les lésions génitales qui doivent alerter sur l'"appli" car cela serait "contraire aux règles d'Apple", expliquent ses concepteurs. "On n'a pas voulu faire un site agressif", ajoute Yves Ollivro, communicant qui a piloté l'appli.

Le préservatif est reconnu majoritairement par les 18-35 ans comme la meilleure protection contre les infections sexuellement transmissibles (IST/MST), mais seulement la moitié l'utilise toujours (54%) et en ont toujours sur eux (49%), d'après une étude par Harris Interactive effectuée auprès d'un échantillon national représentatif de 500 d'entre eux.

Une sous-utilisation du préservatif que montre aussi la dernière enquête de la mutuelle étudiante Smerep qui pointe même qu'en Ile-de-France, un étudiant sur cinq n'utilise jamais de préservatif.

- Le retour de la syphilis -

Certes, les 18-35 ans savent que le sida (96%), l'herpès génital (76%), la syphilis ou les morpions (63%, mais 56% chez les 18-24 ans) sont des MST, cependant ils sont déjà moins nombreux à reconnaître que l'hépatite B (49%), les papillomavirus (45%) ou encore les condylomes (13%, verrues génitales ou crêtes de coq) sont également sexuellement transmissibles.

En revanche, un sur trois désigne comme MST une maladie qui n'en est pas une (psoriasis, hépatite A...).

7 sur 10 ignorent ou interprètent mal les signes d’une MST (brûlure, écoulement, ulcération), 3 sur 10 ignorent qu'elles peuvent se transmettre par voie anale. Un certain flou persiste pour la contamination par transmission orale (un quart n'ont pas d'avis et 23% rejettent, à tort, son existence).

Si la grande majorité consulterait un médecin au moindre signe suspect, une personne sur dix de cette tranche d'âge estime qu'il n'est pas nécessaire de prévenir de futurs partenaires en cas de signes possibles de MST.

A ce sujet, les femmes sont plus prévenantes que les hommes: 53% préviennent leur partenaire du risque contre seulement 43% des hommes. "Globalement, les femmes sont plus responsables", constate le Dr Sulimovic.

Selon l’OMS, plus d’un million de personnes contractent chaque jour une MST dans le monde.

Le syndicat des dermatologues fait état pour sa part d'"une recrudescence des MST dans leurs consultations", notant "le retour de la syphilis, avec 4.000 à 5.000 nouveaux cas par an". Malheureusement, en cas d'exposition à un risque de MST, "le test sérologique pour la syphilis est trop souvent oublié", alors qu'une batterie d'autres tests sanguins "inutiles" sont prescrits, regrette le Dr Michel Janier, directeur du centre clinique des MST de l'hôpital Saint-Louis à Paris.


 

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