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Le WWF demande à tout le monde d'éteindre la lumière à 20h30 ce soir: voici pourquoi

 
 

De Sydney à Dubai avant Rio ou Mexico, Earth Hour, opération désormais rituelle d'extinction des lumières, viendra rappeler samedi l'impact de nos dépenses énergétiques sur le climat et le rôle de la nature dans notre survie, souligne le WWF. Le président belge du Fonds mondial pour la nature était sur le plateau du RTL INFO 13H pour en parler.

C'est ce soir qu'aura lieu l'opération "Earth Hour", une heure pour la planète. Cette mobilisation est organisée par le WWF. Le patron belge de l'organisation, Antoine Lebrun était l'invité du RTL INFO 13H. Il a répondu aux questions de Luc Gilson.

L'idée est donc d'éteindre toutes les lumières à partir de 20h30 ?

"C'est une action qui a été créée en 2007 en Australie, où on demande aux gens d'éteindre symboliquement la lumière pendant une heure, pour montrer leur préoccupation par rapport à l'état de la planète".

Le principe, aussi, c'est que la plupart des grands monuments de par le monde participent, pour montrer l'exemple. Mais c'est une incitation que vous envoyez à tous les citoyens.

"Tout à fait, on voit sur les images que tous les pays le font à 20h30, heure locale, ce qui fait qu'on a vraiment un tour de la Terre d'extinction des lumières. On voit les images d'extinction des grands bâtiments, mais il y a beaucoup de gens qui le font chez eux, en faisant un dîner aux chandelles, où on marque un peu sa préoccupation par rapport à l'état de la planète".

Vous savez si c'est suivi en Belgique?

"C'est très suivi, mais on n'a pas les chiffres très précis, parce qu'on n'a pas la liste de toutes les personnes qui font ça chez eux".

L'idée, c'est de monter qu'on s'éclaire trop, qu'on pourrait diminuer notre consommation électrique, en règle générale?

"C'est un peu le message secondaire, mais l'action a été créée en se demandant, mais en fait, qu'est-ce qu'on peut faire pour impliquer les citoyens, australiens à l'époque, dans la question du changement climatique? Aujourd'hui, la question est plus large que le changement climatique, on inclut aussi la perte de biodiversité, donc la disparition du monde vivant. C'est vraiment une façon, non pas de diminuer sa consommation d'électricité sur une heure, parce que ça aurait assez peu d'impact, mais plutôt de marquer son attachement à ces questions-là".

On l'a vu avec le nettoyage des aires d'autoroutes en Wallonie, la mobilisation pour le climat est de plus en plus grande, on le voit aussi chaque semaine avec les étudiants. Il y a eu cette semaine le rejet du projet de la loi climat au parlement, c'est une déception pour vous?

"C'est très clairement une déception car la loi spéciale climat permettait de fixer un cadre et des objectifs au niveau national, donc d'offrir un meilleur cadre de fonctionnement à la Belgique. Ceci dit, on peut continuer à avoir une politique ambitieuse en matière de climat sans cette loi climat. Ce qui est un peu plus embêtant, c'est l'ambiguïté du monde politique, puisqu'on a entendu notamment l'Open VLD et le CD&V appeler à des mesures concrètes, il faut quand même regarder les choses en place: ça fait 5 ou 10 ans qu'ils sont au pouvoir, et les résultats ne sont pas là. On va rater nos objectifs qui avaient été fixés à Kyoto en 1999 pour 2020, qui étaient de -15%. Et pour la période suivante, qui s'arrêtera en 2030, on va aussi, selon la Commission, et selon le plan qu'on vient de remettre pour la Belgique, va rater nos objectifs de 21%. Il y a une ambiguïté entre les déclarations et la réalité des politiques climatiques, et je pense que c'est ça qui explique et motive la mobilisation citoyenne".


 

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