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"Nos cellules attaquent les bactéries en produisant de l’eau de javel": des chercheurs belges font une découverte considérable

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Des chercheurs, notamment rattachés à l'UCL, ont réussi à décrypter la manière dont certaines bactéries parviennent à se défendre face à l'eau de Javel et l'agent actif responsable du pouvoir oxydant de celle-ci, l'hypochlorite de sodium.

Les résultats obtenus par les chercheurs, dirigés par le Professeur Jean-François Collet, maître de recherche FNRS à l'Institut de Duve de l'UCL, et le Pr Frédéric Barras, directeur d'unité au CNRS et professeur à l'Université Aix-Marseille, ont fait l'objet d'une publication, lundi, dans la revue scientifique "Nature", précise l'UCL le même jour.


"Nos cellules attaquent les bactéries en produisant de l’eau de javel"

L'hypochlorite de sodium, au cœur de cette étude, ne se retrouve pas seulement dans l'eau de Javel mais peut également être produite par des cellules du corps humain, pour combattre les bactéries. Il agit comme une arme. "Nos cellules attaquent les bactéries en produisant, entre autres, de l’eau de javel, explique le Professeur Jean-François Collet au micro de Vanessa Costanzo pour le RTLINFO 13H. Cela va, en quelque sorte, mettre ‘le feu’ aux protéines, les oxyder et donc les inactiver."


Certaines bactéries ont trouvé la parade

Toutefois, certaines bactéries parviennent à se protéger contre l'action toxique de ce puissant désinfectant. Il s'agit de bactéries à Gram négatif, caractérisées par une structure particulière. Elles sont en effet entourées d'une double membrane, qui forme une enveloppe contenant de nombreuses protéines.


Un mécanisme de défense inconnu jusqu'à aujourd'hui

Les équipes de chercheurs, belge et française, ont découvert que ces bactéries mettent en œuvre un système, baptisé MsrPQ, quand elles sont confrontées à l'hypochlorite. "L'hypochlorite s'attaque aux protéines présentes au sein de l'enveloppe bactérienne en les oxydant, ce qui les déstabilise et les inactive", précise l'UCL. "Le nouveau système découvert (...) assure la protection des protéines de l'enveloppe endommagées par l'hypochlorite en réparant certains types de dommages (le système réduit des méthionines oxydées par l'eau de Javel)". Ce système de défense "se retrouve dans un très grand nombre de bactéries à gram négatif".


Une voie vers le développement de nouveaux antibiotiques

C’est en partie grâce à cela que les bactéries deviennent résistantes aux antibiotiques. Le nouveau système mis au jour par les chercheurs pourrait donc "constituer une cible intéressante pour le développement de nouveaux antibiotiques", précise l'UCL, d'autres études ayant démontré "que certaines souches de bactéries qui ne possédaient plus le système MsrPQ étaient moins virulentes". La recherche pour la mise au point de ces nouveaux antibiotiques pourrait durer une dizaine d’années.


 

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