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Coronavirus: plus de décès en Europe qu'en Asie, les bourses plongent en dépit des milliards promis

 

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Parti de Chine en décembre, le Covid-19 a déjà tué plus de 8.000 personnes à travers le monde, avec pour la première fois mercredi un nombre de décès total plus élevé en Europe qu'en Asie, alors que les bourses plongent, en dépit des milliards d'aide économique annoncés.

Avec plus de 200.000 cas recensés, une partie de plus en plus grande du monde est à l'arrêt, apprenant à vivre à la maison, ou à se munir d'une attestation dérogatoire, alors que les forces de l'ordre veillent.

Après de nombreux pays, notamment européens, c'est mercredi la Belgique qui s'est confinée, avec des exceptions pour aller chez le médecin et dans quelques commerces jugés essentiels, et pour l'activité physique en plein air.

Le centre de Paris, avec ses Grands Boulevards habituellement grouillants de vie, faisait ville morte; seules quelques personnes isolées passaient ici ou là, parfois pour sortir le chien. Le trafic automobile était quasi nul.

Plus de 850 millions de jeunes dans le monde, soit près de la moitié de la population d'écoliers et d'étudiants, devaient rester chez eux, sans accéder à leurs établissements d'enseignement, a annoncé l'Unesco.

Mercredi à 12H00 GMT, 8.092 décès ont été recensés, la majorité en Europe (3.422) et en Asie (3.384), foyer initial de la contagion. Avec 684 nouveaux morts ces dernières 24 heures pour 78.766 cas, l'Europe est le continent où la pandémie progresse le plus rapidement.

Elle poursuit notamment sa hausse spectaculaire en Espagne, qui compte désormais plus de 13.700 cas et près de 600 morts.

L'Iran a annoncé mercredi 147 décès supplémentaires, un nouveau record journalier dans un pays parmi les plus touchés par la pandémie, avec désormais 1.135 de morts au total.

Le coronavirus a aussi fait un premier mort en Afrique subsaharienne, au Burkina Faso.

En dépit des milliards promis par les grandes puissances pour soulager l'économie mondiale, les principales places boursières européennes ont balayé à l'ouverture leur rebond de la veille, avant de s'enfoncer davantage. Vers 12H00 GMT, la Bourse de Paris accusait des pertes de 5,24%, Francfort de 5,05% et Londres de 4,36%.

- Un danger "sous-estimé" -

Aux Etats-Unis, la bouffée d'oxygène octroyée la veille par les annonces de la Fed et de l'administration américaine ont fait long feu, le Dow Jones s'enfonçant de 3,94%.

Un grand nombre de banques centrales ont abaissé leurs taux directeurs, plusieurs grands pays ont annoncé de larges soutiens budgétaires, mais tant que le virus persiste, les marchés semblent douter de l'efficacité de telles mesures.

Le président américain Donald Trump doit tenir une conférence de presse mercredi afin de communiquer une "information très importante" de l'agence fédérale des médicaments.

La chancelière Angela Merkel va s'adresser mercredi soir pour la première fois aux Allemands à la télévision, pour leur demander de respecter les consignes sanitaires. Aucune nouvelle mesure ne devrait toutefois être annoncée à cette occasion, alors que les écoles sont fermées et que la plupart des magasins "non essentiels" doivent l'être progressivement.

La présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen a admis que les responsables politiques avaient tous "sous-estimé" l'ampleur du danger représenté par l'épidémie, dans une interview publiée mercredi par le quotidien allemand Bild.

De nombreux événements culturels ont déjà été annulés, le dernier en date étant le concours de l'Eurovision de la chanson, qui devait se dérouler en mai aux Pays-Bas.

Aucune décision n'a encore été prise concernant les Jeux olympiques de Tokyo, le rendez-vous sportif le plus attendu au monde, qui doit réunir quelque 11.000 sportifs, symbole de paix universelle mais aussi aux enjeux financiers énormes, prévu du 24 juillet au 9 août.

L'Euro-2020 de football, qui devait démarrer le 12 juin, a lui été reporté d'un an par l'UEFA, et le prestigieux tournoi de tennis de Roland-Garros, déplacé de mai-juin à l'automne.

- "Gestes de tendresse" -

Dans le concert des recommandations sanitaires mondiales consistant à éviter au maximum les contacts physiques, le pape François a toutefois rappelé aux familles confinées l'importance "des gestes de tendresse", comme "un plat chaud, une caresse, un câlin, un appel téléphonique", dans un entretien publié mercredi dans le quotidien La Repubblica.

Pendant que l'Europe se terre, la Chine sort prudemment de son hibernation virale: le nombre de nouvelles contaminations se rapproche chaque jour de zéro et le pays commence à renouer avec un semblant de vie.

Hors de la province du Hubei, le berceau du Covid-19 toujours placé en quarantaine, les commerces, fermés pendant près de deux mois, rouvrent progressivement leurs portes et les amateurs de taichi pratiquent de nouveau leur art dans l'espace public.

"J'ai eu très peur", confie Zhang Min, un entrepreneur âgé de 50 ans, croisé dans un parc à Shanghai. "A présent tout va bien. Pas comme dans les pays étrangers, où les gens dévalisent les supermarchés".

Mais le port du masque reste de mise et la prise de température est incontournable à l'entrée de la moindre supérette.


 

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