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Un quart des étudiants affirme être ivre au moins une fois par semaine: qui boit le plus et quoi?

 
 

25% des étudiants affirment être ivres au moins une fois par semaine. C’est le résultat d'une vaste étude menée par l'UCL. Les étudiants consomment l'alcool de plus en plus jeune.

Le binge drinking, soit la consommation d'alcool concentrée mais épisodique avec la recherche de l'ivresse rapide, est le mode majeur de consommation d'alcool chez les jeunes, ressort-il d'une étude de l'Université catholique de Louvain (UCL) menée auprès de 4.500 étudiants et présentée mardi sur le site de Woluwe-Saint-Lambert.

"La deuxième cause de morbidité chez la population générale et la première chez les jeunes de 15 à 24 ans"

D'après les résultats de l'étude, 25% des étudiants sont ivres au moins une fois par semaine et leur consommation hebdomadaire moyenne d'alcool s'élève à 17 verres. Pour 66% des étudiants interrogés, la consommation excessive d'alcool est par ailleurs "la norme" alors que ce psychotrope est "la deuxième cause de morbidité chez la population générale et la première chez les jeunes de 15 à 24 ans", souligne Martin de Duve, directeur d'"Univers Santé", une ASBL de promotion de la santé créée par l'UCL.

Celui qui boit le plus est "un étudiant de sexe masculin, âgé de 18 à 21 ans, résidant en kot et participant activement au folklore étudiant"

L'enquête, qui est basée sur un questionnaire scientifique de l'Organisation mondiale de la Santé (OMS) en 10 questions, pointe par ailleurs du doigt une consommation à risque pour un étudiant sur deux. Aussi, 35,5% des étudiants ont une consommation qualifiée par l'OMS de "dangereuse", 8,4% ont une consommation "néfaste" et 7,6% ont une "dépendance possible". L'étudiant-consommateur d'alcool moyen privilégie la bière et celui qui boit le plus est "un étudiant de sexe masculin, âgé de 18 à 21 ans, résidant en kot et participant activement au folklore étudiant". Le jour de la semaine le plus propice à la consommation est le jeudi.

Socialisation et vouloir être dans la norme

De l'enquête, il ressort en outre que les deux causes les plus marquantes quant aux motivations des jeunes à consommer sont la socialisation et le fait de vouloir être dans la norme. D'après les chercheurs, les principales conséquences d'un abus d'alcool chez les adolescents sont, à court terme, les violences entre jeunes (8%) et des relations sexuelles non-désirées ou regrettées (12%). À moyen terme, les étudiants reconnaissent ne pas se sentir capable de travailler le lendemain d'une cuite et 44% d'entre eux admettent négliger leurs études suite à une consommation excessive d'alcool. Sur le long terme, cette consommation excessive a des effets néfastes sur le fonctionnement du cerveau, et conduit à des troubles durables de la mémoire, de l'attention et de la concentration.

Un plan pour une consommation responsable

Cette enquête, la deuxième organisée par l'UCL sur ce thème, a pour finalité "d'obtenir un plan d'action visant à permettre aux étudiants de l'UCL d'adopter une consommation d'alcool responsable et à l'institution de créer les conditions qui le permettent". Un plan alcool pour une consommation responsable, en 5 axes et quelque 194 actions, a dès lors été mis sur pied par l'Université, en partenariat avec les étudiants. Concrètement, ce plan entend développer des modèles d'animation responsable et éthique (bars à eau, softs attractifs, événements de taille moyenne...), réduire les risques et prévenir les dommages que l'alcool peut occasionner (campagne guindaille 2.0.), préciser le cadre législatif et conventionnel (charte de bonne conduite entre les étudiants et l'UCL), analyser la consommation et peser sur la société. L'UCL souhaite à cet effet susciter l'intérêt des autres institutions confrontées au phénomène ainsi que des autorités du pays afin de "créer un effet boule de neige qui pèserait en faveur d'un changement global".


 

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