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Tournée minérale: vous avez craqué après une semaine? Pour Erwan, ex-alcoolique, c'est le signe d'une consommation problématique

Tournée minérale: vous avez craqué après une semaine? Pour Erwan, ex-alcoolique, c'est le signe d'une consommation problématique
©Pixabay
 
 

Ce week-end, nous faisons le point sur la "Tournée minérale". Cela fait une semaine que certains et certaines ont décidé de ne pas boire d'alcool pendant un mois. Pour ceux qui ont craqué, il est peut-être temps de se poser des questions. C'est du moins l'avis d'Erwan Gramand, un ancien alcoolique qui raconte sa maladie dans un livre intitulé "Un détour par l'enfer", publié en auto-édition.


 

"Allez voir votre médecin, c'est une maladie"

Erwan a 44 ans, Il a bu pendant 25 ans, soit plus de la moitié de sa vie. Une vie de biture entamée le soir de ses 18 ans: 18 verres. Un cuite, puis d'autres. Erwan aurait été incapable de faire la tournée minérale. Et pour lui, c'est là le signe d'une consommation problématique. "Il y a vraiment une méconnaissance du public, de ce qu'on peut appeler une "maladie". "Il n'y a pas de tabou, si le 4 ou le 5, on se rend compte qu'on ne tient pas, allez voir votre médecin, c'est une maladie. Il faut savoir qu'il y a en gros 10% de la population qui boit trop. Sur ces 10%, il y a 5% de malades. Je voudrais faire une image: sur une classe d'enfants de 20 élèves, il y a quarante parents. Cela veut dire que dans chaque classe, statistiquement, il y a deux parents malades de l'alcool".

"Une pression sociale permanente"

La tournée minérale pose la question de nos habitudes de consommation. On n'est pas obligés de boire tout le temps, sauf que la pression est énorme. Dans son livre, Erwan raconte aussi l'omniprésence de l'alcool en société. "Dès qu'on sort, qu'on va un pot d'entreprise, qu'on va sortir avec des amis, on boit. Quelque chose que tout le monde vit, c'est les repas de famille. On est parti pour ne pas avoir envie de boire. Puis, il va y avoir le beau-père ou la belle-mère ou l'oncle qui va proposer un verre. Et même si on est sur un jour où on n'a pas envie, lui va insister, donc on va essayer de résister. Et puis quelque part, vous pouvez avoir votre conjoint qui dit, "Ecoute, tu ne vas pas vexer", donc finalement, on dit oui. C'est une pression sociale permanente, qui a lieu au travail, dans la famille, avec des amis, en permanence. Et c'est très mal vu, on passe pour un grincheux, pour quelqu'un qui n'est pas cool".


 

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