En ce moment
 
 

Phénomène inquiétant: à l’école primaire, un enfant sur six se trouve trop gros alors qu’il n’a aucun problème de poids

Phénomène inquiétant: à l’école primaire, un enfant sur six se trouve trop gros alors qu’il n’a aucun problème de poids
 
 

C'est le résultat alarmant d'une étude de l'UGent menée en Flandre.

A l'école primaire (entre 6 et 12 ans), un tiers des enfants se trouve "gros et moche" et voudrait faire régime pour perdre du poids. Pourtant, en Belgique, ils ne sont que 16.6% à être en surpoids ou obèses entre 6 et 9 ans (enquête nationale ISP sur la consommation alimentaire, 2014). Ça veut dire que la moitié des enfants qui se trouvent trop gros n'ont pas de problème de poids !

C'est la 1ère étude de ce genre en Belgique. En général, les études sur l'alimentation portent surtout sur les adolescents (13/18 ans). 

Nella, 11 ans, interrogée par Julie Vuillequez pour Bel RTL, a une copine dans le cas. "J’ai une amie qui se plaint parce qu’elle est grosse. Mais pour moi elle « pèse normal » et pourtant elle se trouve grosse".


Les travers de notre société déteignent sur nos enfants

Ce décalage entre poids réel et image qu’on a de soi inquiète les professionnels. Mais cette étude montre surtout une évolution dans la société.

"C’est un effet de l’évolution des mentalités", estime Emmanuel De Becker, chef du service de pédopsychiatre aux cliniques St-Luc, à Bruxelles. "Je crois que les enfants qui grandissent en contact permanent avec des adultes et éventuellement des adolescents vivent ces questions de manière beaucoup plus intimes. Les enfants sont attentifs à ce que le corps va être au niveau de la relation à l’autre. Donc nous devons être attentifs à peut-être préserver l’enfant d’être trop pris par cette question de l’image et du corps."

L'exposition de plus en plus importante aux écrans et aux images stéréotypées du corps (séries, dessins animés, stars pour ados trop maigres, concours sur Facebook) est en cause. "Je pense que depuis maintenant une vingtaine d’années l’importance des écrans, du regard de l’autre porté sur soi, semble aussi concerner les enfants. Derrière le mot régime, il y a avant tout cette question du corps, de l’image, donc de sa propre identité en pleine construction pendant l’enfance. C’est peut-être un signe de l’angoisse. Parce que derrière le mot régime, on entend la question « qu’est-ce que je vaux ? », qu’est-ce que mon corps a comme valeur ? ». Derrière le mot régime se cache donc aussi la contrainte, le contrôle, et donc il y a aussi de l’angoisse."

Habituellement, les troubles alimentaires (dont l'anorexie et la boulimie) se développent vers l'adolescence. Pour autant, pédiatres, pédopsychiatres et centres de suivi des troubles alimentaires relativisent : ils ne sont pas noyés sous des hordes d'enfants de 8 ans qui ne mangent plus.


 

Vos commentaires