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Explosion des réadmissions de mères et de nouveau-nés à l’hôpital: "Ça nous arrive de récupérer des bébés déshydratés"

 
 

Les séjours en maternité trop courts peuvent avoir de graves conséquences. De plus en plus de jeunes mères sont réadmises à la maternité. Une enquête d'Antonio Solimando pour Bel RTL.

"Le taux de réadmissions a quasiment quadruplé pour ces enfants nés par voie basse sans complication. En 2014, on avait un taux de 0,5%, maintenant il est monté à 2%. Avec des retours précoces, on a vu apparaître un cas d'ictère nucléaire qui est une forme sévère de jaunisse, qui a une atteinte cérébrale bien spécifique et qui évolue vers des séquelles neurologiques graves", a expliqué le Docteur Julie de Buyst, néo-natologue à La Louvière, au micro d'Antonio Solimando.

Maria, une jeune mère, vient de donner naissance à son deuxième enfant. Si la femme est sereine, elle avoue que ce n'était pas le cas lors de son premier accouchement. "Effectivement, si ça avait été ma première grossesse, je pense que j'aurais eu des craintes de rentrer chez moi après trois jours. J'aurais eu peur de ne pas m'en sortir et que l'allaitement ne se mette pas en route", a avoué la femme.


"Quatre fois plus de bébés ont dû revenir pour être soignés"

Dans la majorité des cas, écourter le séjour en maternité n'a pas de conséquence. Mais depuis qu'on est passé à trois jours, à l'hôpital Tivoli, quatre fois plus de bébés ont dû revenir pour être soignés. "Ça nous arrive maintenant de récupérer ces bébés déshydratés ou avec une jaunisse et de refaire une hospitalisation", a confirmé le Docteur Julie de Buyst.

Les spécialistes réclament des moyens pour autoriser des mères à rentrer plus rapidement chez elles après un accouchement. "Il faut former des gens sur le terrain qui sont capables d'encadrer ces mamans et ces enfants qui retournent plus vite à la maison", a expliqué la néo-natologue.

La situation sociale des patientes entre aussi en ligne de compte. "Si on sait que c'est une maman qui a un revenu minimal ou n'a pas de conjoint, si elle se retrouve toute seule et n'a pas d'aide extérieure, on ne va pas proposer un retour à domicile...au contraire", a détaillé Valérie de Jonghe, sage-femme en chef à l'hôpital Saint-Joseph. 


 

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