Perdre du poids, c'est parfois indispensable pour la santé. De plus en plus de patients ont recours aux interventions chirurgicales. Elles donnent de bons résultats même si elles sont contraignantes. Fanny Dehaye, Sylvie Degrelle et Thomas Decupère sont allés rencontrer quelques patients au Grand Hôpital de Chaleroi, premier centre en Fédération Wallonie-Bruxelles.
Nadia a 50 ans, depuis la naissance de son fils il y a 10 ans, elle a pris 40 kilos. Une obésité morbide qui la fatigue très vite. Après plusieurs sessions de sport et des régimes infructueux, elle a décidé de subir une opération chirurgicale, le bypass. Il devrait lui permettre de perdre plusieurs dizaines de kilos. A quelques minutes de l’intervention, elle a rencontré nos journalistes et leur a confié sa détermination: "Mon espoir c’est perdre minimum 30 kilos et redevenir comme avant. J’étais mince avant, à mon mariage j’étais mince."
Sleeve et bypass
La chirurgie bariatrique est proposée aux patients qui doivent perdre beaucoup de poids. Aujourd’hui, le sleeve et le bypass restent les deux interventions les plus courantes. Pour la première, on réduit le volume de l’estomac et on modifie le circuit alimentaire, pour la seconde, on réduit l’estomac et on supprime la glande qui stimule l’appétit. L’anneau gastrique, lui, est de moins en moins utilisé.
"Il ne faut pas confondre chirurgie bariatrique et chirurgie esthétique"
Les interventions de chirurgie bariatrique durent environ deux heures et ont un objectif précis. "Il ne faut pas confondre chirurgie bariatrique et chirurgie esthétique. Le but n’est pas d’obtenir le poids idéal en fonction de la taille, le but c’est de perdre 70 à 80% de l’excès pondéral. Perte que l’on peut atteindre après six mois à un an, un an et demi, ça c’est très variable d’un patient à l’autre", a expliqué Yves Hoebeke, chirurgien digestif au Grand Hôpital de Charleroi.
"Je ne pouvais pas m’empêcher de regarder les filles autour de moi, comparer mon corps aux leurs"
Clémentine, 23 ans, a aussi choisi le bypass et sa vie a radicalement changé. Elle a été opérée en juin 2015 et plus d’un an après, c’est avec soixante kilos de moins et une bonne dose d’estime de soi qu’elle tire un bilan. "Je ne pouvais pas m’empêcher de regarder les filles autour de moi, comparer mon corps aux leurs et puis niveau santé quand je voyais 20 marches à monter, je me disais ‘Mon Dieu comment je vais faire’. J’ai l’impression que je refais ma vie en fait. Je revis tout simplement."
Avec 540 patients opérés l’an dernier, le Grand Hôpital de Charleroi est le premier centre de chirurgie bariatrique francophone. Les opérations rencontrent de plus en plus de succès et dans cet hôpital leur nombre a triplé en 10 ans.
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