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Certains médicaments pour maladies graves pourraient bientôt ne plus être remboursés: ils seront impayables pour les malades

 
 

A cause des prix pratiqués par les firmes pharmaceutiques pour certains médicaments qui soignent surtout des maladies mortelles ou rares, Test-Achats, les mutualités et une association de patients "tirent la sonnette d'alarme". Selon eux, les prix pratiqués sont injustifiés et mettent en péril tout notre système de soins de santé. Ils craignent qu'à cause de la course aux profits de ces multinationales, la Belgique finisse par ne plus rembourser certains médicaments, qui deviendraient impayables pour les patients. Les firmes, elles, rétorquent... qu'il y a simplement trop de malades!

Test-Achats vient de lancer une pétition avec le Collège intermutualiste national (les différentes mutualités) et la Ligue des usagers des services de santé (les patients). Elle demande aux autorités de prendre des mesures afin d'enrayer "la spirale infernale de l'augmentation des prix" des médicaments. "On parle aujourd’hui de 100.000 euros pour traiter un patient contre le cancer pendant un an et près de 400.000 euros pour une maladie rare. Et donc on tire la sonnette d’alarme parce que si ça continue comme ça, on va vraiment mettre en danger la viabilité de notre système de soins de santé", détaillait Julie Frère, la porte-parole de Test-Achats, au micro d’Olivier Pierre et  François-Xavier Van Leeuw dans le RTLINFO 13H.


"La caisse d'assurance maladie se verra contrainte de ne pas rembourser certains traitements"

Des mesures urgentes doivent être prises afin de rendre les médicaments plus abordables financièrement, estiment dès lors Test-Achats, les mutualités et les patients. Cet appel concerne en particulier les médicaments destinés à traiter le cancer, les maladies auto-immunes et les maladies rares, qui représentent une part de plus en plus importante du budget de soins de santé. "Si la tendance se poursuit, la caisse d'assurance maladie se verra contrainte de ne pas rembourser certains traitements", craint Test-Achats. Parmi eux, le Soliris, de la firme Alexion, qui est destiné au traitement d’une maladie rénale rare. Il coûte plusieurs millions d’euros à la sécurité sociale pour soigner seulement quelques patients.


Cher pour récupérer des investissements dans la recherche... qu'ils refusent de prouver

La responsabilité de ces prix élevés incombe principalement, selon les organisations, aux firmes pharmaceutiques. Elles "renvoient aux coûts élevés encourus pour la recherche et le développement mais refusent de révéler combien a réellement coûté la mise au point d'un nouveau médicament", explique Test-Achats. "Quand on demande de justifier combien ça a coûté, on nous répond que c’est impossible à chiffrer", déplore Julie Frère. Des coûts élevés qui ne collent pas avec toutes les aides dont bénéficient les firmes pharmaceutiques. "Une part importante de la recherche a lieu dans des universités financées par des fonds publics. En outre, les dépenses des firmes pour le marketing sont plus élevées que celles consacrées à la recherche. Les marges bénéficiaires des firmes pharmaceutiques comptent parmi les plus importantes de toutes les entreprises: environ 20 %", regrette Test-Achats.


But de la pétition: que l'Etat belge oblige les firmes à prouver leurs coûts propres en recherche et développement

Les trois organisations demandent dès lors que l'industrie pharmaceutique soit transparente quant aux coûts réels de la recherche et du développement de chaque médicament et qu'elle fasse clairement la distinction entre les investissements réalisés avec des fonds publics et ceux provenant de fonds privés. La concurrence dans le domaine des médicaments doit en outre être optimalisée. Malheureusement, selon Olivier Pierre dans le RTLINFO 13H, ces critiques ont été balayées par les firmes pharmaceutiques. Selon elles, le problème, ce n’est pas les prix qu’elles pratiquent, mais le nombre grandissant de patients soignés pour des maladies graves…


 

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