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"J’ai une mémoire de 2 à 3 minutes": depuis son accident, Mickaël est aidé par sa sœur Coralie, qui nous raconte les difficultés d’un "aidant proche"

 
 

C'est la semaine des aidants proches à Bruxelles et en Wallonie ; une semaine de sensibilisation créée l'an dernier par l'asbl Aidants proches et durant laquelle sont organisés des conférences, des ateliers, un ciné-débat ou encore des groupes de parole. Les jeunes aidants sont le plus souvent des frères et soeurs quand l'un d'entre eux devient dépendant. Mercredi, une journée d'étude est organisée à l'ULB, où des jeunes adultes qui sont dans cette situation vont notamment témoigner. Parmi eux, Coralie.

Il y a 5 ans, son frère Mickaël était victime d’une hémorragie cérébrale qui l’a plongé dans le coma. A son réveil, il parlait, marchait, mais depuis lors, il n’a plus de mémoire. "J’ai une mémoire de deux à trois minutes. Vous m’avez dit votre prénom, mais j’ai déjà oublié", a-t-il expliqué à notre journaliste ce matin sur Bel RTL.

Un handicap important donc, puisqu’il faut être là pour l’accompagner dans toutes les tâches du quotidien qui demandent plus de quelques minutes d’attention. "Quand mon papa est de garde le matin et que ma maman soit partir tôt au boulot, alors je vais me lever et c’est moi qui vais m’occuper de Mickaël. C’est une heure de temps", explique Coralie. "Le soir, c’est vrai que c’est un peu plus longtemps. Lors de la douche, là c’est plus ou moins de 2 heures."


Il manque un espace de dialogue pour les jeunes aidants proches

Quand l’accident est arrivé, Coralie terminait ses études secondaires. Elle regrette le manque de dialogue avec ses professeurs, à l’époque comme aujourd’hui, à l’Université. "Je pense que ça n’a pas été évident pour eux de comprendre et pour moi d’aller à l’école et de ne pouvoir raconter à personne mon histoire. C’est vrai qu’on passe un peu inaperçus. C’est pour ça que sur le côté, ça serait bien qu’il y ait des rencontres ou des associations pour se permettre de se décharger un peu de ce poids. Heureusement on a une grande famille donc on peut en parler. Mais il y a toujours cette limite. Mes proches n’ont pas vécu la situation dans laquelle je suis et je ne peux pas leurs demander de toujours comprendre et parler de ça. J’ai pas envie de plomber à chaque fois l’ambiance. A 18 ans, on n’a pas envie de prendre 10 ans de maturité d’un coup. On a envie de se décharger et de pouvoir expliquer nos problèmes au quotidien à des personnes et à des jeunes qui vivent la même chose que nous."

D’après une enquête de Santé Publique en Belgique, 9% de la population de 15 ans et plus prodigue au moins une fois par semaine de l’aide ou des soins à un membre de leur ménage, de leur famille et/ou à une personne extérieure à la famille. En Région bruxelloise, le pourcentage d’aidants s’élève à 18%, soit deux fois plus qu’en Région flamande et en Région wallonne (8%).



 

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