Le constructeur américain de véhicules électriques haut de gamme Tesla fait un pas important en direction des voitures autonomes avec le début du déploiement à grande échelle d'un nouveau logiciel embarqué comprenant des fonctions d'autopilotage.
"Nous conseillons aux conducteurs de garder leurs mains sur le volant au cas où, parce que le logiciel est encore à un stade précoce", a commenté lors d'une conférence de presse mercredi le patron-fondateur du groupe, Elon Musk.
"A long terme, les gens n'auront plus besoin d'avoir les mains sur le volant, et à la fin il n'y aura plus de volant, ni de pédales", seulement besoin d'indiquer une destination à la voiture qui vous y conduira", a-t-il prédit.
Dans l'immédiat, le système que Tesla a baptisé "Autopilot" a des applications plus modestes. Combiné à un GPS et un système de radars, de capteurs à ultrasons et de caméras que Tesla installe sur ses voitures depuis environ un an, il est capable de maintenir la voiture dans une file ou d'en changer après une simple pression sur un clignotant, d'en adapter la vitesse, d'éviter les collisions à l'avant et sur les côtés, ainsi que les sorties de route.
Il ne reconnaît pas encore la couleur des feux de circulation, mais il peut alerter l'utilisateur quand il repère une place de parking disponible et y faire un créneau à la demande.
"Les voitures vraiment sans chauffeur attendront encore quelques années", admet Tesla dans un message sur son site internet annonçant la livraison à ses clients de ce qu'il compare aux systèmes de pilotage automatique des avions.
Le nouveau logiciel, baptisé "version 7.0", commencera à être installé jeudi en Amérique du Nord sous forme de mise à jour automatique sur les berlines Model S, dont Tesla a encore écoulé 11.580 exemplaires dans le monde au troisième trimestre. Et il devrait arriver la semaine prochaine en Europe et en Asie, sous réserve de l'obtention des autorisations nécessaires.
Le logiciel a aussi vocation à équiper le tout nouveau SUV Model X, que le groupe a mis sur le marché il y a quelques semaines, en volumes jusqu'ici limités.
Les propriétaires des véhicules doivent toutefois débourser 2.500 dollars pour activer le système d'autopilotage, au moment de l'achat ou plus tard.
- Le conducteur reste responsable -
Les voitures autonomes, sans chauffeur, sont un créneau qui inspire beaucoup. La plupart des constructeurs automobiles travaillent sur la question, de même que des groupes technologiques.
Parmi les prototypes les plus aboutis présentés jusqu'ici figurent la "Google Car" que le géant internet américain Alphabet fait déjà circuler dans plusieurs Etats américains, ou encore une Mercedes futuriste permettant de s'asseoir dos à la route dévoilée en janvier par le groupe automobile allemand Daimler au salon d'électronique CES de Las Vegas.
Les réglementations actuelles ne permettent toutefois pas encore la circulation de voitures totalement autonomes, sans personne derrière le volant. En attendant que les législations s'adaptent, de même que les consommateurs, les nouvelles technologies commencent néanmoins à être injectées à doses progressives dans les voitures du commerce, sous la forme de régulateurs de vitesse, de systèmes d'assistance au parking ou à la conduite dans les embouteillages par exemple.
Elon Musk a toutefois fait valoir mercredi que Tesla se différenciait des propositions des autres constructeurs en faisant fonctionner l'ensemble de sa flotte équipée "comme un réseau: quand une voiture apprend quelque chose, toutes les voitures l'apprennent". Il a évoqué un système capable de s'améliorer au fil du temps avec un "apprentissage automatique".
Tesla dit tester Autopilot depuis plus d'un an, et Elon Musk a assuré qu'il fonctionnait particulièrement bien quand la circulation était dense. "Nous essayons de faire se comporter la voiture comme (...) un très bon conducteur", ni trop prévenant pour les autres véhicules, ni trop agressif, a-t-il commenté.
Il continue toutefois de parler de version "beta" (provisoire), appelant donc ses utilisateurs à l'utiliser prudemment. "S'il y a un accident, le conducteur de la voiture est responsable", il doit donc rester en mesure de reprendre le contrôle à tout moment, a-t-il rappelé.
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