La Wallonie vient de lancer un projet pilote sur l'autoroute E411: la bande de covoiturage. La bande d'arrêt d'urgence, déjà utilisée par les bus et les taxis, sera désormais accessible aux véhicules avec au moins 3 passagers à l'intérieur, conducteur compris) et avec une vitesse maximale autorisée de 50 km/h. Cette bande rejoint Wavre à Overijse. La Flandre n'a en effet pas donné son accord.
Ce projet pilote est en phase de test pendant au moins un an. Initialement, le tronçon d'autoroute concerné par le test devait s'étendre de Wavre jusqu'à Bruxelles, soit une longueur de 17 km. Mais la Flandre n’a pas encore donné son accord pour les kilomètres sur son territoire. "Je constate que c'est beaucoup plus facile à mettre en place vers le Luxembourg, a affirmé Carlo Di Antonio, ministre wallon de la Mobilité et tête de liste au Parlement wallon pour Mons-Borinage (cdH) sur le plateau de C'est pas tous les jours dimanche. Il y a deux ans, je l'ai mis à l'ordre du jour des ministres de la Mobilité. On a modifié le code de la route pour que ce soit possible. Ben Weyts m'a dit verbalement plusieurs fois qu'on allait le faire. Ça existe aujourd'hui pour les bus et les taxis. Cette même bande est donc utilisée. Je pense qu'il y a vraiment une volonté de la N-VA de pénaliser le déplacement vers Bruxelles."
Pourquoi la N-VA s'oppose au projet ? Elias Kartout, tête de liste à la Chambre pour Bruxelles (N-VA), répond. "Premièrement, d'autres groupes vont demander d'utiliser cette bande, les motos, les voitures électriques. Deuxièmement, on voit, à l'étranger et notamment aux Pays-Bas, qu'il y a eu des tests et que ça n'a pas eu de succès. " Les ministres Bellot et Di Antonio soulignent alors qu'à Madrid et aux Etats-Unis, cette méthode a par contre fait ses preuves. "Troisièmement, on pense qu'il y a d'autres solutions qui fonctionnent beaucoup mieux pour supprimer les embouteillages. En Flandre, on utilise les bandes d'arrêt d'urgence dans les heures de pointe pour augmenter la capacité et on voit que ça fonctionne très bien."
"On sent la pression des Verts"
Pour la N-VA, le gouvernement wallon a voulu faire cavalier seul. "On était en discussion avec le gouvernement wallon, on n'avait pas encore abouti à un accord. On est à deux semaines des élections et on sent la pression des Verts, tout le monde en a peur."
"Si on utilise la bande de covoiturage pour l'ensemble des voitures, on n'atteint pas l'objectif de réduire le nombre de voitures, répond Carlo Di Antonio, ministre wallon de la Mobilité et tête de liste au Parlement wallon pour Mons-Borinage (cdH). Je demande et j'insisterai auprès de la Région flamande pour que l'on teste. Si ça devient efficace pour le conducteur, ça deviendra intenable pour le gouvernement flamand." "Il faut savoir que si 10% des Belges faisaient du covoiturage, il y aura 30% de bouchons en moins", ajoute François Bellot, ministre fédéral de la Mobilité et tête de liste au Parlement wallon pour Dinant-Philippeville (MR).
Vos commentaires