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Interdire la fessée au code civil? "Comment voulez-vous éduquer à la non-violence en ayant des gestes violents?" (vidéo)

 
 

D’après une grande enquête de l’Unicef, 63% des enfants de 2 à 4 ans ont un jour reçu une fessée. Mais aujourd’hui, des députés veulent que les châtiments corporels sur les enfants soient interdits dans le code civil. Une interdiction est déjà en vigueur dans de nombreux pays voisins. Bien que la mesure soit saluée dans une partie importante de la population belge, certains pédagogues trouvent pourtant la proposition excessive. Faut-il tolérer une fessée ou claque dite “pédagogique”?

Les châtiments corporels tel que la fessée ou la gifle sur des enfants interdits au code civil? C’est ce que veulent certains députés. Sur le plateau de "C’est pas tous les jours dimanche", les experts défendent deux opinions.

Pour le pédopsychiatre, Jean-Yves Hayez, une fessée peut être acceptée dans certains cas. "La majorité des fessées sont des fessées d’épuisement, d’inefficacité pédagogique. Ce n’est pas acceptable. Mais il y a une ligne rouge. (…) 14 ans, il regarde son père les yeux dans les yeux et lui dit : ‘T’es un sale con’. Dans ces cas-là, que l’adulte montre sa force par un affrontement physique, je pense que ça peut être positif, à condition qu’il s’accompagne de dialogue." "On frappe et puis on parle?" demande Christophe Deborsu, le pédophsychiatre acquiesce.

Autre son de cloche du côté du directeur général aux Droits de l’enfant, Bernard Devos : "Un gamin de 14 ans qui dit à son père que c’est un grand con, si le père donne une claque, l’enfant aura sans doute la vérification qu’il avait raison de penser que c’était un con."

On frappe et puis on parle

Les réactions sont pourtant partagées sur les réseaux sociaux. Si certains estiment qu’une petite claque ne fait pas de mal, et que "personne n’en est mort", d’autres misent tout sur le dialogue et d’autres formes de punition non-violentes. "Comment voulez-vous éduquer à la non-violence en ayant des gestes violents à l’égard des enfants ? demande Bernard Devos. Chacun ne doit pas se sentir terriblement culpabilisé parce qu’il a donné une claque ou une fessée. L’idée est de l’inscrire (au code civil, ndlr) pour dire : la limite est là."

Pour le chroniqueur, Christophe Giltay, il y a mille autres possibilités avant d'en arriver à la violence : "Nous pouvons admonester, morigéner, recadrer, gronder… surtout éduquer."


 

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