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Entre réunions boycottées et refus de discuter, quels partis sont prêts à gouverner avec la N-VA?

 
 

105 jours après les élections, où en sont les négociations? PS et N-VA, est-ce possible au fédéral ? Que veut Ecolo, qui ne va pas aux réunions proposées par les informateurs lorsque la N-VA y participe?

105 jours après les élections, toujours pas de gouvernement en place. Les discussions se poursuivent et à l'heure actuelle, aucun accord ne semble avoir été trouvé entre les différents partis. Parmi eux, certains accusent PS et N-VA de refuser tout dialogue avec la N-VA. Sur le plateau de "C'est pas tous les jours dimanche", la parole est donnée. 

Le couple PS et N-VA est-il définitivement impossible? Pas vraiment si l'on en croit Jean-Claude Marcourt (PS), vice-Président du Gouvernement wallon. 

"Il y a deux informateurs royaux qui essaient de trouver la solution (...) Nous ne voyons pas comment il va être possible de réformer la politique du gouvernement actuel en affaires courantes, de rendre le pouvoir d'achat aux gens, assurer le financement de la sécurité sociale, de réinvestir dans la mobilité avec la N-VA.  Si la N-VA est capable de dire 'Nous ferons un certain nombre de choses', nous répondrons positivement aux invitations des informateurs. Nous pensons que le CD&V et l’Open Vld ont un rôle bien plus important et qu’il ne suffit pas de dire 'Il n’y a que le PS qui doit dire oui à une réponse N-VA'. Non. Au nord du pays, il y a moyen de faire autre chose que d’amener la N-VA", indique Jean-Claude Marcourt. 

Il est en effet possible de former un gouvernement sans la N-VA. Ce serait une quadripartite avec l'Open Vld, le CD&V, Ecolo et les Socialistes. 

Mettons-nous à table, ayons le respect l’un de l’autre

Pour Christian Leysen, Député Open VLD - Membre de la Commission des Finances et du Budget, un gouvernement avec la N-VA est tout à fait envisageable. "Je ne vois pas une coalition de gauche avec des gens qui passent leur temps avec uniquement le PTB ou qui ne savent pas s’entendre avec Groen. Je trouve qu’il y a une supériorité morale qu’on exprime en disant que l’on ne peut se mettre à table avec la N-VA. C’est un parti qui a gouverné", s'exclame-t-il. 

Le ministre des Finances Alexander De Croo (Open Vld), avait lui aussi plaidé pour qu'un gouvernement fédéral soit rapidement mis sur pied. Le libéral flamand s'était dit favorable à une coalition associant les libéraux, les socialistes et la N-VA, mais excluant les écologistes. 

Sammy Mahdi, président des Jeunes CD&V, rappelle l'importance de mener une discussion constructive entre les différents partis politiques. "Je peux comprendre que du côté du PS, on se dise que travailler avec la N-VA sur base du programme de la N-VA et celui du PS est compliqué mais de même va pour le CD&V. Quand je lis le programme du PS, je m’inquiète aussi. Notamment quand je vois que l’on va monter le salaire brut à 14 euros par heure (contre 9 actuellement), que l’on va augmenter les pensions jusque 1.400 à 1.500 euros, les transports publics gratuits pour tout le monde. C’est compliqué sachant que l’on a déjà une dette publique qui va jusque 12 milliards. Je ne dis pas qu’il n’y a pas moyen de trouver un accord mais avant cela, mettons-nous à table, ayons le respect l’un de l’autre", a-t-il affirmé. 

Jean-Claude Marcourt réplique. "Je rappelle que nous avons répondu aux invitations des informateurs et que nous continuerons car nous pensons que l’intérêt du pays est d’être géré. On voit aujourd’hui que le déficit budgétaire est en train d’exploser. Je ne peux pas accepter que l’on dise que le PS ne prend pas ses responsabilités. Quand nous sommes invités à une table, nous y allons. Nous ne braderons pas les lignes rouges du PS pour améliorer la situation du pays", insiste-t-il.


Ecolo prêt à discuter avec la N-VA

Une réunion de ce genre s'était tenue le 28 juillet, près de deux mois après la désignation de MM. Vande Lanotte et Reynders, par le Roi, comme informateurs. La N-VA, le PS, le MR, le CD&V, l'Open Vld, le sp.a et Groen s'y étaient rendus. Ecolo avait décliné l'invitation, ne souhaitant pas ouvrir de discussions avec les nationalistes flamands.

La ministre du Budget, Sophie Wilmès, réaffirme l'importance de la discussion au vu de la situation particulièrement compliquée dans laquelle se trouve actuellement le pays. "La première chose à faire est d’accepter de se parler. C’est une question de respect", assure-t-elle tout en soulignant que des partis politiques doivent être capables d'échanger même s'ils présentent des ADN "très différents voire opposés". 

Georges Gilkinet, chef de groupe Ecolo-Groen à la Chambre, dit comprendre l'intérêt de la discussion. "Nous avons rencontré plusieurs fois les informateurs royaux et nous leur avons expliqué ce qui nous semblait important pour l’avenir de la Belgique. Pour corriger une idée qui circule, je suis tout à fait prêt à parler avec la N-VA. Le dialogue ne nous fait pas peur", a-t-il déclaré sur le plateau de C'est pas tous les jours dimanche. 

Une discussion entre Ecolo et N-VA est donc envisageable selon Georges Gilkinet. Un tel duo au gouvernement semble cependant impossible. "Ce que nous avons dit aux informateurs royaux c’est 'Si vous imaginez que nous puissions participer en tant qu’Ecologistes à un gouvernement avec la N-VA, vous vous trompez'. Ça ne sert à rien car tout nous oppose", réaffirme Georges Gilkinet. 


 

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