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Coronavirus en Belgique: le relâchement de la population, une responsabilité politique?

 
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Le Comité de concertation de vendredi n'a pas pu annoncer le léger relâchement pourtant espéré. Pourtant, durant les jours qui ont précédé ce Codeco, de nombreux responsables politiques ont, dans la presse, appelé à des assouplissements. N'est-ce donc pas de leur faute si la population a cru que tout était fini et qu'elle a commencé à croire au retour à la normale?

Quand on regarde ces dernières semaines, il y a eu toute une série de déclarations et d'annonces des responsables politiques dans la presse. Pour au final, rien: aucune décision lors du Comité de concertation de vendredi. N'est-ce dès lors pas la faute des politiciens et politiciennes d'avoir créé un sentiment de pouvoir se relâcher au sein de la population et un climat pareil?

"Je pense que la course à l'échalote auxquels certains s'astreignent en voulant s'agiter dans les médias pour faire des propositions qui sont pourtant irréalistes et qui créent un effet de yo-yo avec l'émotion des gens et des secteurs fermés, ce n'est pas sérieux", a commenté Maxime Prévot, président du cdH. "Objectivement, on a tendance à avoir beaucoup trop facilement un discours culpabilisateur envers les citoyens alors qu'aujourd'hui après près d'un an de gestion de crise, le doigt culpabilisateur doit être pointé vers les gouvernements parce que si on en arrive aujourd'hui à continuer à devoir serrer la vis, c'est d'abord et avant tout depuis des mois à l'impréparation totale de la campagne de vaccination, par exemple".

Est-ce que les principaux concernés se sentent coupables? "Certainement pas", a dit Georges-Louis Bouchez, président du MR. "Si on avait été un peu plus suivi, on aurait moins de décrochages de la population car demander des efforts qui apparaissent pour beaucoup de gens comme irréalisables sur une longue période et après s'étonner qu'il y a un décrochage, je trouve ça particulier. Je prends l'exemple de la bulle. Si vous pouvez aller dîner chez des amis et que votre conjoint ne peut pas y aller, pourtant vous risquez de dormir avec votre conjoint. Est-ce qu'à un moment donné, on ne se dit pas qu'il faut des mesures un peu plus logiques? Et surtout des adaptations au fur et à mesure de la crise pour que ce soit tenable pour les gens?

"Mais vous décidez de ces mesures", a répliqué Maxime Prévot. "C'est un peu l'hôpital qui se fout de la charité. On a le MR qui est en train d'expliquer combien ces mesures sont incohérentes. Mais alors agissez en interne du gouvernement au lieu de dénoncer des mesures à l'extérieur alors que vous y contribuez!".

"C'est ce que nous faisons", a répondu Georges-Louis Bouchez. "C'est comme ça que nous avons obtenu les métiers de contacts, que la question de la santé mentale soit intégrée au tableau. Mais nous ne sommes qu'un sur 7. Nous avons 14 députés, donc nous avons un poids dans ce gouvernement, mais nous ne décidons pas de tout. Mais je compte bien aux prochaines élections que nous ayons un poids plus important, je vous rassure et remercie de vous en préoccuper".

"Quand on est responsable politique, il faut tenir un discours de vérité à la population", a indiqué Pierre-Yves Dermagne, vice-Premier ministre et ministre de l'Economie et du Travail (PS). "Et sur base des chiffres reçus vendredi, est-ce qu'on pouvait assouplir les mesures? Non! Est-ce qu'on avait travaillé à certains assouplissements? Oui! Vendredi, à 12h, nous avons reçus les tout derniers chiffres. Et sur cette base-là, il était impossible, il aurait été inconscient et irresponsable de dire que nous allions assouplir. Il fallait se donner un moment de pause pour analyser la situation et son évolution... Je plaide aussi pour éviter les grandes annonces et les grandes déclarations dans la presse à quelques jours d'un Codeco. Les choses se font de manière sérieuses".

"Parlez-en à vos partenaires d'abord", lui a asséné Maxime Prévot.

"On le fait ici, et vous le faites ici à ma place, donc c'est très bien", a conclu Pierre-Yves Dermagne.


 

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