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Comment expliquer la saturation des soins intensifs? "La durée du séjour complique la situation"

 
 

Aujourd'hui, 2.853 lits sont occupés à l'hôpital par des patients Covid-19, dont 875 en soins intensifs. Depuis plusieurs jours, vous entendez des mises en garde concernant la pression effectuée sur les soins intensifs. Mais comment l'expliquer ? La question était posée dans C'est pas tous les jours dimanche.

Ce dimanche 25 avril, 875 lits en soins intensifs sont occupés par des patients Covid-19. Comment expliquer que les soins intensifs soient saturés lors de cette troisième vague ? Arnaud Bruyneel, infirmier aux soins intensifs et vice-président de SIZ-Nursing, association francophone des infirmiers de soins intensifs, l'a expliqué dans C'est pas tous les jours dimanche. "C'est vraiment la durée de séjour qui complique la situation. Le patient reste 4 à 5 fois plus longtemps par rapport à des patients qui sont non Covid-19. Avant le Covid, on avait une durée de séjour qui était de 3 à 4 jours. Ici, on est à deux ou trois semaines, peut-être même plus."

Entre les deux premières vagues et celle-ci, les patients ont également changé. "Ils ont 15 ans de moins par rapport à la première ou la seconde vague. On a une moyenne d'âge de 50/55 ans actuellement, avec des facteurs de risque qui sont toujours les mêmes qu'avant: obésité, hypertension artérielle, diabète… Même si on a l'impression malgré tout que ce sont des patients qui ont moins de comorbidités comme avant." "On a de plus en plus de longs séjours", affirme-t-il.

"Il faut diminuer le nombre d'hospitalisations"

Les hôpitaux se trouvent actuellement en phase 2a, ce qui implique de prévoir 300 lits en plus des 2.000 lits déjà disponibles en soins intensifs. Le défi n'est pas particulièrement logistique mais plutôt humain car dans les faits le personnel à même de travailler dans ces unités fait défaut et l'ajout de personnel non spécialisé dans ce domaine est loin d'être évident. Il y a quelques jours, le ministre fédéral de la Santé Frank Vandenbroucke mettait en garde contre la pression sur les soins intensifs. Une pression sous-estimée par le public, selon lui. "Il faut diminuer le nombre d'hospitalisations, c'est la seule solution", a encore dit le ministre.

En effet, il ne "suffit" pas simplement de créer plus de places en soins intensifs, comme l'explique le chef de service aux soins intensifs de l'hôpital Erasme à Bruxelles. "Une étude faite lors de la phase deux a bien démontré que plus vous créez de lits de soins intensifs, plus la mortalité en soins intensifs augmente, parce qu’il n’y a pas d’expertise infirmière autour des lits. Donc si vous entourez ces lits avec des infirmières et infirmiers non qualifiés, parce que ça s’est vu tout spécialement chez des malades qui étaient sévères et étaient en ventilation mécanique, effectivement, la mortalité augmente, et de manière importante".


 

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