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À quel point faut-il taxer les surprofits des entreprises énergétiques? Des partis veulent aller plus loin que l'Europe

 
 

Les autorités publiques doivent toujours trouver du budget pour aider les ménages. Tout le monde s'accorde sur la nécessité de taxer les surprofits réalisés par les entreprises énergétiques, mais dans quelles proportions? Et puis, comment en faire bénéficier les Belges? Ces questions étaient au coeur d'un ce midi dans l'émission C'est pas tous les jours dimanche.

Taxer les surprofits des fournisseurs d’énergie: l’Europe a dit oui et propose de les taxer au-delà de 180 euros le mégawatt/heure perçus. Chez nous, les écolos et les socialistes veulent aller plus loin: à partir de 130€ le mégawatt/heure et une taxe qui serait rétroactive jusqu'au 1er janvier 2022.

"C'est une question de jour pour qu'on y arrive. 4,7 milliards qui vont être redistribués pour baisser la facture des entreprises et des citoyens", réagit Thomas Dermine (PS), secrétaire d'État à la Relance et à la Politique scientifique, durant le débat dans C'est pas tous les jours dimanche.

Un calcul montre qu'à 80 euros le mégawatt/heure, les entreprises de l'énergie couvrent leurs coûts

La Belgique irait donc plus loin que l’Europe sur base d’un rapport établi par la CREG, le régulateur. "Un calcul montre qu'à 80 euros le mégawatt/heure, les entreprises de l'énergie, sur une base de cinq ou six ans qui a été faite, couvrent leurs coûts. Et au-dessus des 50 euros qui restent (ndlr 130 - 80), c'est effectivement pour être rentable, c'est normal, et pour pouvoir investir. Au-delà de ça, on estime qu'on est dans ce qu'on appelle les surprofits", indique Gilles Vanden Burre (Ecolo), député fédéral.

Le rapport de la CREG ne fait pas l'unanimité

La taxe est censée rapporter 4,7 milliards d’euros. Mais le rapport de la CREG pose question à certains, notamment au représentant des cadres d’Engie présents durant l'émission. "Il y a quand même un problème sur la méthode. Quand on regarde le rapport de la CREG, il y a beaucoup de choses à dire. Je pense que dans les 4,7 milliards, contrairement à ce qui a été dit, il y a 1,2 milliard de contribution nucléaire. 800 millions cette année, 400 l'année prochaine", explique Philippe Hendrickx.

Défi réclame un blocage des prix

Et pour Défi (ex-FDF), dans l’opposition, la solution retenue n’est pas la bonne. Pour le parti, c’est un blocage des prix qu’il aurait fallu pratiquer. "Il aurait fallu avoir ce courage. La Belgique pouvait le faire sur l'électricité jusque 2025, comme d'autres pays l'ont fait. Je crois qu'elle pouvait le faire sans avoir à dédommager et à payer les opérateurs", réagit François De Smet, président du parti Défi.

"Qu'on arrête le poujadisme, je veux dire. Il n'y a pas de tarif régulier. Oui, il y a un tarif régulier. Il y a 20% de la population qui bénéficie d'un tarif social. Il y a un paquet énergie pour tous les Belges pour les premiers kilowatt/heure qui sont faits via un paquet", ajoute Thomas Dermine.

Le gouvernement fédéral est en train de négocier en ce moment son budget. La question des surprofits et des aides pour soulager nos factures trouveront une réponse d’ici mardi, jour de la déclaration de politique générale à la chambre.


 

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