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Vincent, coiffeur, travaille au noir: "C'est une question de survie, je n'ai plus rien"

 
 

Fermés depuis plusieurs semaines, les professions de contact comme les salons de coiffure ou de beauté doivent encore garder portes closes suite aux mesures sanitaires. Vincent, prénom d'emprunt, coiffe ses clients au noir pour s'en sortir financièrement.

Malgré la fermeture des salons de coiffure, Vincent, prénom d'emprunt, continue de travailler. Il pratique son activité au noir. "C'est une question de survie", a dit le coiffeur sur le plateau de C'est pas tous les jours dimanche. 

"Les aides de l'Etat ne seront octroyées que mi-janvier (...) novembre et décembre, je ne vois pas comment je peux faire. Toutes mes économies ont été mises à la reprise de mon salon. Je n'ai plus rien. Je ne vois pas comment je peux faire pour continuer à vivre", a dit l'homme, conscient que ce qu'il fait est illégal. 

"Je ne dépasse pas les 5 ou 6 coupes par jour. C'est de la survie, ce n'est pas pour m'enrichir que je fais ça", a précisé le coiffeur. 

Ce dernier dit prendre les mêmes mesures que celles prises lors du premier déconfinement. "Tout le monde porte le masque, que j'aille à domicile ou que je reçoive chez moi. Tout le monde se désinfecte les mains", a détaillé Vincent.

"Il y a un risque. Mais je pense qu'il y a aussi un risque en allant chercher des jouets pour la Saint Nicolas. Il y a un risque partout. Je ne vois pas pourquoi on s'est fait déconfiner la première fois avec les magasins et pas la deuxième fois", a ajouté l'homme. Ce dernier refuse de faire appel au CPAS pour obtenir de l'aide. 

Quelle est la différence?

Erika Vlieghe, cheffe du service des maladies infectieuses de l'hôpital universitaire d'Anvers, a expliqué la différence entre les magasins et les salons de coiffure concernant les risques. "Le risque est nettement plus haut d'avoir des contacts rapprochés qu'aller dans un magasin pour acheter quelque chose, car ce sont des contacts avec plus de distance et de courte durée. Quand vous coiffez, ce sont des contacts qui durent plus longtemps", a expliqué Erika Vlieghe à Vincent. 

"Mais vous avez vu les magasins? Comment ils étaient bondés?", a répondu le coiffeur.

"Mais pour les magasins, aussi, on se tient un peu le coeur", a confié la cheffe du service des maladies infectieuses de l'hôpital universitaire d'Anvers.

Des mesures jugées insuffisantes

En Flandre et en Wallonie, les mesures de soutien apparaissent insuffisantes pour couvrir leurs frais fixes, alors qu'à Bruxelles, elles sont toujours au point mort. Pas moins de 81% des coiffeurs interrogés ont, par ailleurs, été approchés par des clients désirant se faire coiffer à l'abri des regards, en toute illégalité.

Des coiffeurs de tout le pays, quelque 400 selon la fédération professionnelle Coiffure.org, ont mené une action symbolique dans les rues, samedi sur le coup de 12h15. Une manière d'exprimer leur mécontentement et de demander aux autorités la réouverture de leurs commerces dès le 14 décembre.

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