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Une salle de prière clandestine découverte à l'aéroport de Bruxelles

 
 

Une pièce de l’aéroport de Bruxelles servait de pièce de prière clandestine.

C’est au sous-sol de l’aéroport dans la zone de gestion des bagages que se trouve un local, une sorte de deuxième salle de prière informelle, mais dont tout le monde sur place connaît l’existence, et ce depuis de nombreuses années. "C’était un coin perdu où les gens, surtout les musulmans, allaient faire leur prière pour leur pause, tout près de leur réfectoire, pour ne pas aller dans les endroits publics", explique Sandra Langenus, permanente du syndicat FGTB-UBT, au micro d’Arnaud Gabriel pour le RTLinfo 13H.


"Une femme comme moi pouvait entrer, la seule chose que je devais faire, c’est me taire"

Comme dans tous les aéroports, il existe à Zaventem des lieux de prière officiels pour toutes les convictions. Sandra Langenus a travaillé pendant dix ans à l’aéroport, elle connaît donc très bien les lieux et situe parfaitement le local "clandestin". Elle y a d’ailleurs été il y a trois mois à peine. "Une femme comme moi pouvait entrer, la seule chose que je devais faire, c’est me taire. Ils demandaient que si les gens faisaient leur prière qu’il y ait du silence c’est tout. Il n’y avait rien de mafia, de clandestinité, rien du tout", commente-t-elle.


Pas un lieu de rencontre entre des membres du personnel radicalisés

Un lieu de repos donc, mais certainement pas un lieu de rencontre entre des membres du personnel radicalisés. Ce même personnel était d’ailleurs en première ligne lors des attentats du 22 mars. "Parmi les collègues, il y avait deux gravement blessés, deux bagagistes qui sont peut-être entrés dans la salle de prière, donc moi je ne vois pas la cohérence entre les terroristes et la salle de prière. C’est juste un endroit où les gens allaient prier pendant leurs pauses et pas plus." 


Le parquet et le ministre de l'Intérieur pas au courant 

Le parquet de Hal Vilvorde affirme ne disposer d'aucune information concernant une éventuelle salle de prières clandestine à Brussels Airport, qui aurait été évacuée peu avant les attentats du 22 mars. "Nous avons vérifié auprès des services compétents et aucune information n'apparait quant à une évacuation", a ajouté la porte-parole du parquet Carol Vercarre. "Nous n'avons pas connaissance du fait qu'un procès-verbal ait été dressé pour de tels faits ni de l'existence d'infractions pénales." De son côté, le ministre de l'Intérieur Jan Jambon (N-VA) a également affirmé qu'il n'était pas au courant de l'éventuelle existence d'un espace de prière clandestin au sein de l'aéroport, ajoutant qu'une enquête devait être menée à ce sujet.


"La radicalisation peut avoir lieu en très peu de temps"

Par ailleurs, Najim Laachraoui, le troisième homme du commando de l’aéroport, a travaillé sur les lieux durant 5 ans comme intérimaire, une information non confirmée par le parquet fédéral. Interrogé à ce sujet ce jeudi, le ministre de l'Intérieur a souligné que le processus de radicalisation d'un individu pouvait être particulièrement court. Jan Jambon a indiqué avoir appris "ces derniers jours" que Laachraoui avait travaillé à Zaventem.

Au moment de son engagement, cette personne a reçu une autorisation, mais "cela ne veut pas dire qu'il y a eu une erreur", a indiqué M. Jambon. "Il a pu se radicaliser pendant qu'il travaillait à l'aéroport ou par la suite", a-t-il ajouté, appelant à ne pas tirer de conclusions hâtives. Il a par ailleurs souligné que le renforcement du screening pour l'accès aux emplois sensibles - notamment les travailleurs actifs sur les sites aéroportuaires - faisait partie des 18 mesures prises par le gouvernement fédéral pour lutter contre le terrorisme.  


 

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