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Un salaire en hausse, mais moins de charges sociales: les politiques s'écharpent sur l'indexation des salaires (vidéo)

 
 

Les salaires belges vont prochainement être indexés. En janvier prochain, les entreprises vont subir de plein fouet cette augmentation salariale, qui doit permettre aux salariés de faire face à l'inflation dans notre pays. Des entreprises qui ne se sentent pas toujours capables d'assumer de telles augmentations de charges, de quoi faire naître la crainte d'une vague de faillites.

Cela réduirait de moitié le poids sur l'employeur

Mais alors comment faire pour limiter cette indexation ? Certains évoquaient leur intention de retirer l'énergie du panier à prendre en compte. Mais pour le MR, il faut aujourd'hui trouver une solution intermédiaire. "Il faut aider les entreprises à passer ce cap. Pour l'indexation, nous préconisons une indexation défiscalisée", nous annonce David Clarinval, Vice-Premier Ministre et Ministre des Classes moyennes, des Indépendants, des PME, de l'Agriculture, des Réformes institutionnelles & du Renouveau démocratique. "On continuerait à indexer les travailleurs, qui bénéficieraient d'une augmentation nette. Par contre, on ne percevrait pas les cotisations sociales prises sur cette indexation. Cela réduirait de moitié le poids sur l'employeur. Le salaire aurait une indexation complète, mais l'employeur n'aurait que la moitié de cette indexation, ce qui permettrait de garder la compétitivité face à l'étranger et de sauver des emplois. On aurait les avantages du système sans avoir les inconvénients", nous précise-t-il.

Les marges bénéficiaires n'ont jamais été aussi élevées depuis plus de 20 ans

Une proposition qui semble déplaire au PS, qui évoque un plan trop semblable à celui déployé pendant la crise sanitaire. "Toutes les entreprises ne vont pas mal dans notre pays. En 2021, les marges bénéficiaires n'ont jamais été aussi élevées depuis plus de 20 ans", tempère par exemple Pierre-Yves Dermagne, Vice-Premier ministre et ministre de l’Économie et du Travail. Il prône donc une approche plus ciblée. "Les entreprises ne sont pas toutes sorties fragilisées de la crise covid et de la crise énergétique. On doit apporter de l'aide où c'est nécessaire: c'est vrai pour les ménages, pour les classes moyennes et les petits indépendants. Certaines entreprises n'ont pas besoin d'être soutenues aujourd'hui. Je plaide aussi une réforme fiscale sur les bas et moyen salaires pour que le salaire poche soit plus important".

Clarisse Ramakers, Directrice générale d’Agoria Wallonie, ne digère pas cette réaction, évoquant un manque de vision à moyen-terme. "Gouverner c'est prévoir et là, il y a urgence. Les entreprises de mon secteur disent globalement pouvoir absorber 2022. Mais 2023... Certains passent de 5 à 30 millions d'euros de frais énergétiques par année. Il faut arrêter de se dire que les profits passés vont permettre d'absorber ce qui est en train de se passer. Il faut voir les choses de manière globale, nous ne sommes pas sur une île. Regardons ce qu'il se passe à côté et permettons à nos entreprises de rester compétitive sinon, on va devoir débourser des sommes publiques colossales pour préserver la situation sociale de ceux qui n'auront plus de travail", a-t-elle précisé sur notre plateau. 

Tous s'accordent cependant sur un point: le nœud du problème reste le prix de l'énergie, qui doit absolument être réduit à la baisse. 


 

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