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Un pédophile condamné à 3 ans de prison à Liège, un phénomène récurrent: "Quelqu'un qui est pédophile l’est à vie"

 
 

L’homme, un récidiviste, avait déjà été condamné en 1997. Un procès comme il y en a malheureusement beaucoup chaque année en Belgique. Si l’affaire Dutroux a secoué notre pays, le nombre d'actes pédophiles est loin d'avoir diminué. Reportage de Frederic Matriche et Philippe Lefever.

Cet homme de 56 ans vient d’être condamné à trois ans de prison pour des attouchements sur des jeunes filles de moins de douze ans. Sur son ordinateur, les enquêteurs ont retrouvé 15.000 photos pédo-pornographiques. Il a écopé de trois ans de prison, au lieu des six qui étaient réclamés. Sabrina, la maman d’une famille, est effondrée. "Non, j’ai vraiment l’impression que la justice s’en fou, déplore Sabrina Deckers, mère d’une victime. Parce que là, il est condamné et puis, après, quand il recommencera, ils vont dire qu’il a été condamné et qu’il a purgé sa peine."

Car cet homme est récidiviste. Il a déjà été condamné il y a 20 ans pour une relation sexuelle imposée à une fille de douze ans. Les experts l’ont analysé : un prédateur sexuel avec un risque élevé de récidives. "Malheureusement, la justice ne comprend pas que, quand il sortira, il recommencera et fera d’autres victimes. Il ne s’arrêtera jamais", affirme madame Deckers.


"Un travail doit être fait par rapport à ces gens-là"

Actuellement, plus de 1.000 délinquants sexuels sont enfermés dans les prisons belges. Ils représentent 10% des détenus. Les trois quarts sont enfermés pour des actes commis sur des mineurs. Depuis qu’elle est avocate, Elodie a traité une trentaine de dossiers de ce genre. Pour elle, les délinquants sexuels ne sont pas suffisamment pris en charge en Belgique. "Est-ce que la peine de privation de liberté est adaptée pour ces personnes-là ?", interroge Elodie Thunus, avocate. "Il faudrait un suivi médical, estime-t-elle. Un travail doit être fait par rapport à ces gens-là. Quelqu’un qui est pédophile l’est à vie. C’est comme un alcoolique et ça doit être soigné. Ça ne l’est pas suffisamment."

Aujourd’hui, la fille de Sabrina a peur des hommes. La famille a du déménager et s’équiper d’une alarme anti intrusion. L’homme condamné ce matin pourra demander sa libération dans deux ans.


 

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