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Du racisme au sein des pompiers de Bruxelles? "Un environnement hostile" pour les personnes d'origine étrangère, dénonce le centre pour l'égalité des chances

 
 

Y a-t-il un problème de racisme au sein des pompiers de Bruxelles? C'est ce que dénonce un rapport d'Unia. Le Centre pour l'égalité des chances a collecté des dizaines de témoignages portant sur des faits racistes, sexistes ou homophobes. La direction du Siamu, la zone de secours bruxelloise, se dit consciente du problème mais affirme que du chemin a été parcouru. Un audit a notamment été réalisé.

Le Centre pour l'égalité des chances a récolté une dizaine de témoignages racontant des faits racistes au sein du Service d'incendie et d'aide médicale urgente (Siamu). Dans son rapport, il dénonce un climat xénophobe depuis la formation des nouvelles recrues à la vie quotidienne dans les casernes ou encore lors d'interventions auprès des citoyens.

"Les candidats ou ceux qui commencent d'origine étrangère savent qu'ils vont se retrouver dans un environnement hostile avec des comportements liés à des harcèlements, à des pressions, à des propos à caractère raciste à leur égard", raconte Patrick Charlier, directeur d’Unia. "Avec l'idée aussi que dans le cadre de la formation, il y en a certains qui sont pris comme tête de Turc".

Il y a une prise de position extrêmement importante et claire qui doit être prise au niveau de la hiérarchies

Certains comportements au sein de la caserne sont aussi pointés du doigt. Une des affaires les plus médiatisées est celle d'un pompier d'origine maghrébine ayant reçu des insultes à caractère raciste sur son casque et des tranches de jambon dans son casier. L'affaire remonte à octobre 2019 mais pour Unia, ce genre de comportement existe encore chez certains pompiers bruxellois et un changement de mentalité doit s'opérer.

"Je pense qu'il y a une prise de position extrêmement importante et claire qui doit être prise au niveau de la hiérarchies. Il y a certainement des procédures qui doivent être mises en place, des procédures disciplinaires dans certains cas où on se rend compte que il y a eu une tendance par le passé à minimiser les faits", estime Patrick Charlier, directeur d’Unia.

La réaction du Siamu

Le premier signalement du rapport remonte à 2019. Depuis, la direction des pompiers bruxellois affirme avoir entrepris des actions de changement. Notamment suite à deux expertises réalisées au sein du service. "Nous préférons profiter de ce rapport comme point de départ pour relancer une politique de diversité, à travers des actions de formation, de favoriser la remontée d'informations relatives à des faits de sexisme, de racisme et autre", réagit Pierre Menu, commandant en second au Siamu.

On apprend la discipline à tout le monde de la même façon

Les propos d'Unia sont exagérés selon le syndicat des pompiers bruxellois. "Je tiens quand même à rappeler que le gouvernement a énormément investi, a fait deux audits, à aménager les locaux pour la diversité, pour les femmes et compagnie, et est encore en train d'aménager, de faire des grands travaux et des nouvelles casernes", déclare Éric Labourdette, président du secteur zones de secours syndicat libéral de la fonction publique (SLFP).

Pour le syndicat, les pompiers débutants sont tous traités de la même manière. "On est dans un milieu militaire, hiérarchisé militaire je veux dire. On a les mêmes grades. Caporal, sergent, adjudant et compagnie. Donc on doit apprendre la discipline. On apprend la discipline à tout le monde de la même façon", affirme Éric Labourdette.

Pour discuter du rapport d'Unia, des débats au sein du Parlement bruxellois se tiendront le 15 juin.


 

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