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Trois fois plus de donneurs de sang présentent des anticorps contre le Covid qu'il y a 3 mois: qu'est-ce que ce chiffre nous apprend?

 
CORONAVIRUS
 

Lors de la conférence de presse de ce mercredi 30 décembre 2020, Yves Van Laethem, porte-parole interfédéral Covid-19, a évoqué deux études révélant le nombre de personnes qui ont des anticorps contre le Covid.

Depuis le début de la deuxième vague de cas de Covid-19, une forte augmentation du nombre de donneurs de sang porteurs d'anticorps a été observée. Il faut environ deux semaines après une infection pour qu'une personne ait des anticorps dans le sang.

"Et donc, ce qu'on voit dans le sang de fin novembre, c'est ce qui s'est passé avant la mi-novembre", a précisé Yves Van Laethem.

Depuis le début de l'épidémie, la Croix-Rouge flamande transmet toutes les deux semaines des échantillons de donneurs à Sciensano afin d'analyser la présence d'anticorps contre le coronavirus parmi la population belge en bonne santé. L'organisation a également participé à l'étude côté francophone.

"Nous avons une augmentation significative du nombre de personnes porteuses d'anticorps puisque nous atteignons 14% des donneurs qui ont des anticorps. Ces 14 % c'est remarquablement 3 fois plus que ce qu'on avait au début de la deuxième vague. En septembre, nous étions toujours aux environs des 5% et ce chiffre était relativement stable depuis plusieurs mois", a déclaré le porte-parole. 

Précisions que les donneurs de sang sont généralement des personnes en bonne santé : "Le donneur de sang n'est pas tout à fait le Belge standard mais il reflète relativement bien la situation de la population qui est en bonne santé", a précisé Yves van Laethem. 

Présence d'anticorps plus significative en Wallonie et à Bruxelles

"Début mars, en Flandre, nous n'avions mesuré des anticorps que chez 2% des donneurs de sang. Cette proportion est ensuite passée à environ 5% et est restée à peu près stable jusqu'à la mi-octobre", explique Nena Testelmans, porte-parole de la Croix-Rouge flamande. "Depuis, on constate une nette augmentation, à 14,4% à la fin novembre. Cela reflète sans doute la deuxième vague."

La présence d'anticorps est beaucoup plus faible en Flandre qu'en Wallonie ou à Bruxelles. Les chercheurs en ont détecté chez 10% des donneurs flamands, contre 18% pour les Wallons et même 26% pour les Bruxellois.

Autre étude : auprès des travailleurs de la santé

Une étude parallèle menée par l'Institut de médecine tropicale et Sciensano étudie la prévalence des anticorps contre le Covid auprès du personnel de la santé, et donc de personnes potentiellement plus exposées. Un groupe de 850 travailleurs de santé sont suivis mois après mois.

"Chez ces travailleurs de la santé, on remarque qu'actuellement, on a un taux de 17% qui présentent des anticorps. Ces 17% c'est deux fois plus que ce qu'on avait à la fin septembre. Depuis le mois d'avril jusqu'au mois de septembre, on avait un taux chez les travailleurs de santé qui était un peu plus important que la population générale et qui tournait autour des 8%", a indiqué Yves Van Laethem. 

La conclusion a retenir de ces deux études, c'est que tant au niveau des donneurs de sang qu'au niveau des travailleurs de santé, le taux d'anticorps a fortement augmenté : de 2 à 3 fois entre le mois de septembre et le mois de novembre.

L'étude cartographie la propagation du virus mais ne modifie pas la stratégie de vaccination. "Ce n'est pas parce qu'il y a une quantité mesurable d'anticorps contre le coronavirus dans votre sang que vous être suffisamment protégé d'une infection ultérieure", souligne la Croix-Rouge. Que vous ayez ou non des anticorps, il est donc important de continuer à respecter toutes les précautions afin d'empêcher le virus de se propager.


 

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