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Scandale sanitaire révélé dans l'abattoir Veviba à Bastogne: "Les travailleurs avaient peur de témoigner"

Scandale sanitaire révélé dans l'abattoir Veviba à Bastogne: "Les travailleurs avaient peur de témoigner"
 
 

Un scandale alimentaire a été révélé à Bastogne. L'entreprise de découpe de viande Veviba a perdu son agrément. Des produits sortant de ses ateliers n'étaient pas conformes aux normes sanitaires. Des dates de congélation de la viande étaient falsifiées... Olivier Pierre, Benjamain Van Kelst et Michale Harvie se sont rendus sur place pour le RTL INFO 19H.

Ce midi, l’entreprise de transformation de viande fonctionnait au ralenti, a constaté notre équipe sur place. La plupart des employés sont restés chez eux. De rares éleveurs se sont présentés à l’entrée, sans savoir que l’agrément de Veviba avait été retiré. "Je viens avec quatre agneaux, pour une filière biologique pour des bouchers", dit l’un deux. "Je n’étais pas du tout au courant… ça fait qu’on ne peut pas du tout rentrer aujourd’hui ?", demande un autre, qui a appris la nouvelle par les journalistes présents sur place. 


Des déchets de viande interdits à la consommation humaine dans du haché

Renseignements pris, les animaux peuvent être abattus mais pas découpés. La semaine dernière, des enquêteurs judiciaires ont découvert que des déchets de viande interdits à la consommation humaine se sont retrouvés dans du haché. Ils constatent aussi de fausses dates de congélation sur des carcasses de bovins. Ce délégué permanent syndical n’est pas surpris.

"On réemballait le produit avec une date limite de conservation plus longue"

Des ouvriers lui ont déjà témoigné de ce genre de pratiques illégales: "Les travailleurs nous ont fait part de problèmes, notamment, par exemple, de ce qu’on appelle en jargon la remballe, c’est-à-dire de donner artificiellement une durée de vie plus longue à un produit lorsqu’il arrive avec une date limite de conservation relativement proche, alors on ressortait une étiquette et on réemballait le produit avec une date limite de conservation plus longue", explique Bernard Van Wynsberghe, secrétaire régional CSC secteur "Alimentation et service".


"Les travailleurs avaient peur de témoigner"

Le spécialiste avait déjà alerté l’Afsca, mais les contrôles n’avaient rien donné d’anormal, jusqu’à présent. Les travailleurs au courant, eux, se taisent. "Maintenant, il y avait un peu un climat de peur qui régnait dans l’entreprise, et les travailleurs avaient peur de témoigner, de peur de représailles, ou de perdre des avantages, de se retrouver isolé dans l’entreprise...".

Pour l’heure, deux produits présentant un risque sanitaire sont en train d’être retirés du marché : de la viande hachée et de la queue de vache, provenant de Veviba.  

Dans un communiqué, la direction dit espérer que l’enquête établira la "juste proportion des faits à démontrer". En attendant, tous les ateliers de découpe et les chambres froides du groupe Verbist sont sous scellés.


 

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