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Fatigués, des soignants se disent prêts à changer de vie: "C'est devenu plus difficile de faire son métier avec passion et cœur"

 
CORONAVIRUS
 

Le Covid affecte beaucoup de professionnels de la santé. Des soignants subissent les conséquences de la crise sur les plans professionnel, personnel et même aussi physique. Suite à cela, certains se disent prêts à se réorienter selon une étude de Sciensano et de la KU Leuven.

Sandrine est infirmière depuis 15 ans en milieu hospitalier. Elle a vu les conditions de travail se dégrader fortement, et particulièrement avec la crise du coronavirus. En septembre, elle a donc décidé de prendre des cours en parallèle de son emploi pour enseigner les soins infirmiers. "C'est ce qui m'aide à tenir pour l'instant. J'avais même penser à démissionner tellement ça devenait difficile", nous confie-t-elle.

Le cas de Sandrine est loin d'être isolé. Selon une étude de Sciensano et de la KU Leuven, 22% des professionnels de la santé envisagaient de cesser leur activité en décembre, contre 10% en temps normal. "C'est devenu plus difficile de faire son métier avec passion et cœur. On est sous pression, on est fatigués et donc on perd un peu plus patience", souffle Sandrine.

Insomnie, maux d'estomac et fatigue

D'après l'étude, les symptômes liés au stress aigu et les problèmes physiques sont plus présents depuis la crise. 40% des soignants présentent des douleurs musculaires et articulaires contre 21% en temps normal. "L'insomnie, les maux d'estomac et la fatigue sont très souvent décrits. Quand on parle de la fatigue, il faut savoir que ce n'est pas toujours une fatigue physique. C'est un ressenti de fatigue psychologique, ce qui accroît le fait que les personnes veulent changer de métier", éclaire Alda Dalla Valle, vice-présidence de la Fédération nationale des infirmiers de Belgique.

C'est tout le système de santé publique qui est mis à mal.

Cette situation inquiète car la pénurie dans le secteur ne cesse de s'intensifier. "Les soins que l'on donne vont être moins sécuritaires pour le patient et pour le professionnel qui les posent, moins sécuritaires en qualité également car si vous avez moins de personnes au chevet d'un patient, il y a plus de risque d'infections, de maladies transmissibles. La morbidité est accrue également. Ce n'est pas simplement une profession qui souffre. Je pense que c'est tout le système de santé publique qui est mis à mal", affirme Alda Dalla Valle. 

Face à la pénurie, les offres d'emplois se multiplient. En 2020, 20.222 offres dans le secteur de la santé ont été enregistrées par le Forem. C'est 5% de plus que l'année précédente. 


 

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