Face à la flambée des prix de l'énergie, les piscines s'inquiètent de voir leurs factures s'envoler. En France, une trentaine de piscines ont d'ores et déjà dû fermer leurs portes au public. Qu'en est-il en Belgique ?
En temps normal, les piscines ont déjà une consommation d'énergie fortement élevée, mais avec les prix qui explosent, les piscines communales s'attendent à ce que leurs budgets en fassent de même. En France, une décision a dû être prise. Une trentaine de piscines publiques, à Limoges, Granville (Manche) ou Versailles notamment, ont fermé leurs portes ce lundi, car la société exploitante Vert Marine ne peut plus faire face à l'augmentation des prix de l'énergie.
Chez nous, de nombreux bassins craignent la facture de régularisation en fin d’année ou la fin du contrat fixe. Mais pas encore de fermeture car le plan piscine ne le permet pas : il y a déjà plusieurs piscines en rénovation et les autres ne peuvent pas fermer car il n'y aurait plus d'offre suffisante.
Diminuer la température de l'eau
En revanche, plusieurs pensent à diminuer d’1 degré la température de l’eau ou à l’intérieur des bâtiments.
C'est le cas à la piscine du Blocry à Louvain-la-Neuve : la proposition sera à l’ordre du jour du prochain Conseil d’Administration. Concrètement, ce sera "passer à 29 ou 28,5 degrés au niveau de la piscine basse et à 26 ou 25,5 degrés au niveau de la piscine haute", détaille le directeur, Marc Jeanmoye.
Cela permettrait une économie "de l'ordre de 10 % sur la facture, soit entre 30.000 et plus de 50.000 €". Même si cela ne plaira pas à tout le monde. "Les personnes âgées, les familles parce qu’elles ne sont pas là que pour faire des longueurs mais aussi pour jouer et passer un moment de détente", précise encore Marc Jeanmoye.
Il faut dire que le contrat fixe de gaz et d'électricité arrive à terme à la fin de l’année et, que selon les prévisions, le nouveau contrat devrait voir la facture augmenter de 50%. En dernier recours, on pourrait aussi fermer l’un des 2 bassins et tout regrouper dans une seule piscine. Mais ce sera uniquement en dernier recours. Pas question en revanche d’augmenter les prix à l’entrée.
Une fréquentation en baisse
Autre exemple à Philippeville en province de Namur, il a fallu aussi trouver des astuces. "Par exemple, on a un tapis qui couvre le bassin qu’on remet tout l’hiver, eh bien tout l’été on remet le tapis pour grapiller quelques dixièmes le lendemain", explique le gestionnaire, Samuel Vanderheyden.
Et puis conséquence indirecte de l'augmentation des prix de l'énergie : la fréquentation des piscines est en baisse, de l'ordre de 15 à 20%. Cela concerne les personnes individuelles, pas les clubs ou les écoles. Des personnes qui sont obligées de rogner sur les dépenses de loisirs ou de sport.
En Belgique, chaque piscine est déficitaire de l’ordre de 500.000 € par an. Mais cela fait partie des offres faites à la population. Les budgets d'énergie des piscines communales sont négociés par des intercommunales comme Sibelga à Bruxelles ou encore Ingretec à Charleroi par exemple.
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