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Pas de logement pour 125 demandeurs d'asile dont des enfants: le gouvernement mobilise 150 agents pour aider Fedasil

 
 

Notre réseau d'accueil est saturé. Jeudi soir, Fedasil, qui est responsable de l'accueil des demandeurs d'asile sur notre sol, n'a pas trouvé de logement pour 125 personnes, dont des femmes et des enfants qui ont du compter sur l'aide des associations. Ce vendredi soir, Fedasil indique avoir suffisamment de places pour héberger toutes les familles et les mineurs.

Aki est venu demander un verre d’eau à Médecins Sans Frontières. Agé de 24 ans, ce demandeur d’asile gambien est arrivé à Bruxelles il y a un an. "Ils ne m’ont toujours pas donné de chambre, de lieu où dormir. J’habite juste en face", confie le demandeur d’asile.

Le jeune homme décide de nous montrer où il vit depuis maintenant six mois. Un parking bruxellois. L’homme n’a toujours pas de papier ni la possibilité de travailler. "La police vient parfois pour nous dire que c’est un parking et que personne ne peut dormir ici. Ils nous demandent alors de partir. Parfois, quand j’ai de l’argent, je vais à la gare du Midi où il y a un endroit pour prendre une douche", raconte Aki.

Malgré ces conditions, Aki souhaite rester en Belgique et y travailler.

On parle littéralement de personnes qui ont droit à l’accueil. Ce sont des demandeurs de protection internationale

Hier, Fedasil n’a pas trouvé de logement pour 125 demandeurs d’asile dont une grande majorité de femmes et d’enfants. "Ils se sont retrouvés littéralement en rue avec aucune autre solution que de faire appel aux associations. On parle littéralement de personnes qui ont droit à l’accueil. Ce sont des demandeurs de protection internationale. C’est une obligation légale pour la Belgique de les accueillir, de leur fournir un accompagnement médical et socio-juridique. Et ces personnes n’ont finalement accès à rien, mis à part la rue", dénonce David Vogel, responsable de la structure médicale de MSF.

Pour la secrétaire d’Etat à l’asile, la réponse doit être européenne. "909 demandes d’asile par semaine en Belgique et moins de 30 au Portugal, avec à peu près le même nombre d’habitants, ce n’est pas tenable. Nous devons donc tirer ensemble la sonnette d’alarme en Europe", estime Nicole De Moor, secrétaire d’Etat à l’asile et à la migration.

Une ONG appelée à la rescousse

Appelée à la rescousse par Fedasil, Vluchtelingenwerk Vlaanderen a obtenu des chambres dans un hôtel bruxellois pour 25 demandeurs d'asile et un refuge auprès d'autres ONG pour une quinzaine d'entre eux, rapporte-t-elle. Tine Claus, directrice de Vluchtelingenwerk Vlaanderen, a réaffirmé s'acquitter de cette tâche jeudi et vendredi seulement. La demande de soutien en personnel émise par la secrétaire d'Etat à l'Asile et à la Migration Nicole de Moor est restée sans réponse. "Le gouvernement ne doit pas se tourner vers la société civile, nous ne sommes pas une organisation humanitaire", prévient l'ONG. 

Le fédéral détachera à court terme 150 personnes auprès de Fedasil

Le cabinet restreint du gouvernement fédéral (kern) a décidé vendredi d'aider Fedasil à rendre opérationnelles les places d'accueil disponibles, annonce la secrétaire d'État à l'Asile et la Migration, Nicole de Moor, dans un communiqué. À court terme, 150 agents provenant d'autres services seront ainsi mis à disposition de l'Agence fédérale en charge l'accueil des demandeurs d'asile. Un groupe de travail est par ailleurs en cours de constitution pour répondre au plus vite aux besoins en matière de pénurie de personnel.

Fedasil a suffisamment de places vendredi pour héberger toutes les familles et les mineurs

La quinzaine de mineurs étrangers non accompagnés (Mena) qui se sont enregistrés vendredi au centre Pacheco à Bruxelles ainsi que les quelque 80 personnes y ayant introduit une demande d'asile dans le cadre familial se sont vus attribuer une place dans un centre d'accueil de Fedasil, a indiqué à Belga l'Agence fédérale pour l'accueil des demandeurs d'asile. 

En principe, les familles, les mineurs isolés et les femmes sont prioritaires par rapport aux hommes. Ces derniers pâtissent toujours autant des conséquences de la crise de l'accueil et trouvent souvent porte close.


 

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