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Si les écoles parviennent à ne plus avoir d'élèves "faibles" d'ici 15 ans, le PIB de la Belgique pourrait progresser de 150%

 
 

Renforcer la mixité sociale dans les écoles permet de réduire globalement le nombre d'élèves aux performances médiocres, sans que cela n'ait pour autant un impact négatif sur les élèves plus performants. Olivier Pierre et Alain Hougardy se sont rendus dans un établissement scolaire de Champion. L'établissement organise des cours de remédiation durant les vacances afin de se remettre à niveau.

28% des élèves n'ont pas acquis les compétences de base en quittant l'école. Un quart environ des élèves de 15 ans dans les pays de l'OCDE n'atteignent pas le seuil attendu dans au moins un des trois domaines majeurs d'évaluation, à savoir les maths, la lecture et les sciences. Pour changer ce constat alarmant, la solution serait une meilleure mixité sociale. Elle aiderait les élèves les plus faibles, selon l'une des conclusions d'une étude publiée mercredi par l'Organisation de coopération et de développement économique (OCDE). Celle-ci s'appuie sur l'analyse approfondie des performances PISA des élèves de 15 ans mesurées en 2012 dans plus de 60 pays développés. "Si l'origine sociale de l'élève a une influence significative sur sa probabilité à être sous-performant en mathématiques, le profil socio-économique de l'école a un impact encore plus grand", souligne ainsi l'OCDE dans son rapport.


Les élèves apprennent aussi de leurs pairs"

"Les élèves n'apprennent pas seulement de leurs enseignants, mais aussi de leurs pairs. Si la plupart de leurs compagnons de classe sont faibles et issus de milieux socio-économiques défavorisés, ces élèves peuvent alors avoir une scolarité plus difficile étant donné que tous les enseignants ne sont pas adéquatement formés pour gérer de fortes concentrations d'élèves de ce type", ajoute l'OCDE.


L'absence de préscolarisation

Les raisons de cette sous-performance sont toutefois multifactorielles, souligne encore l'étude. Outre l'origine sociale des élèves et la ségrégation scolaire, l'étude pointe aussi l'absence de préscolarisation. Ainsi, les élèves qui n'ont pas suivi l'école maternelle ont trois fois plus de risques d'être sous-performants à l'âge de 15 ans.

Les élèves issus de l'immigration et qui parlent une autre langue à la maison que celle utilisée à l'école sont, eux, deux fois et demi plus susceptibles d'être sous-performants à l'adolescence, pointe encore l'OCDE.


Il faut encourager la mixité sociale

Si les pays de l'OCDE entendent réduire leur nombre d'élèves sous-performants, il convient alors d'améliorer l'accès à l'éducation préscolaire, d'encourager la mixité sociale dans les écoles, et de soutenir de manière plus précoce les élèves en difficultés (par une aide aux devoirs, une limitation du redoublement).


Des cours de remédiation

Durant les vacances de carnaval, des cours de remédiation sont donnés à ceux qui en ont besoin dans plusieurs établissements scolaires en Belgique. Cela permet d'éviter que les lacunes s'accumulent durant toute l'année. Cela serait un moyen de lutter contre le décrochage scolaire. "Dans ces cas ci, ils ont généralement plus de confiance. Ils sont dans des groupes restreints. C'est parfois seul à seul avec le professeur donc l'élève va oser faire plus d'erreurs. Ça va lui permettre de trouver une motivation qu'il n'avait plus", a expliqué Fanny Roland, professeur de langues à Champion au micro d'Olivier Pierre.

"Ces sessions ont leur intérêt pour autant qu'elles soient accessibles au plus grand nombre. Il ne faut pas que ça soit des activités qui laissent sur le côté les élèves dont les parents n'ont pas nécessairement les moyens de les offrir", a précisé Jonathan Fischbach, administrateur de l'ASBL Enseignons.be.


Une progression du PIB de l'ordre de 150%

L'OCDE préconise aussi un soutien accru à l'apprentissage de la langue nationale pour les jeunes issus de l'immigration, ainsi qu'une plus grande autonomie et liberté pour les établissements scolaires.

Le niveau moyen de performances des élèves pour un pays donné, poursuit l'étude, a un impact important sur son niveau de croissance économique à long terme. Ainsi, si les pays les plus développés de l'OCDE, comme la Belgique, parvenaient à ne plus avoir d'élèves sous-performants à l'horizon 2030, ceux-ci pourraient entrevoir une progression de leur PIB de l'ordre de 150%, souligne le rapport.


 

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