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Mesures strictes dans les prisons à cause de la pandémie: les détenus n'en peuvent plus et dénoncent leurs conditions de vie

 
 

Depuis le début de la crise sanitaire, les prisons font l’objet de mesures strictes afin d’enrayer la propagation du coronavirus. Interdites, les visites à tables ont repris depuis le 7 décembre, bien que soumises à de nombreuses règles, parfois difficiles pour les détenus. Les heures de préau ont été réduites, les activités temporairement suspendues et les permissions de sorties interdites. Mais après plus d'un an de pandémie, comment le vivent les détenus?

Une seule personne par visite avec des modalités strictes, plus d'activités ni de salles de sport, moins d'heures de préau et plus de permission de sorties. Voilà le quotidien des détenus depuis le début de la crise sanitaire au mois de mars 2020. Pour RTL Info, certains d'entre eux ont témoigné pour mettre en lumière des conditions de vie difficiles. 

Une double peine

Un détenu de la prison de Forest, qui a souhaité gardé l'anonymat, explique avoir l’impression de subir une double peine depuis le début de la pandémie. "Les 3/4 des prisons n'ont plus de salle de sport, plus d'heures de préau et plus d'activités", débute-t-il. Le quotidien des détenus est difficile dans ces conditions. "Nous sommes déjà en prison et isolés du monde extérieur", continue-t-il.

"On sait qu'on est ici pour une privation des libertés parce qu'on a commis des méfaits dehors et qu'on doit les assumer. A ce niveau-là, il n'y a pas de problème. Mais qu'on nous punisse pas une deuxième fois... Parce que là, on a l'impression d'être puni doublement!", s'indigne-t-il.  

Une sortie d'une heure par jour, le reste du temps enfermé en cellule 

Un autre détenu, Calogero Adriani, actuellement à la prison de Jamioulx, raconte sa journée-type depuis le covid-19. "Une sortie le matin", et c'est tout, explique-t-il. "Je viens de sortir à 7h30, on a eu 1h 20 de préau et plus d’activités, maintenant c’est fini... On est enfermés en cellule à part pour les douches", poursuit Calogero. 

Mais son malheur ne s'arrête pas là: en prison, il a subi une opération de dentisterie. Il a par la suite eu des complications. Depuis, il n'a reçu aucun soin, faute de dentiste disponible... "J'ai plus dormi pendant un mois. On m’a bourré d’antibiotiques. J’ai dit 'emmenez-moi à l’hôpital, faites quelque chose' mais rien ! Médicaments, médicaments et c'est tout…. Mais j’ai mal, je souffre trop!"

Son avocat, Mevlut Turc, voit l'état de son client empirer de jours en jours sans pouvoir lui venir en aide. "La situation se complique de jour en jour. J'ai vu l'état de mon client et il a vraiment le visage gonflé! Il s'en plaint tous les jours, ça devient vraiment très très difficile pour lui..."

Des visites acceptées mais aux conditions très strictes: aucun contact physique 

A la prison de Saint Hubert, un détenu évoque les difficultés de ne pas avoir de contact direct avec ses proches lors des visites. Depuis le 1er février, les enfants âgés de 12 à 15 ans peuvent de nouveau se rendre aux visites, mais sans aucun contact physique.

"C’est derrière un plexiglas et on n’a pas le droit de toucher nos enfants ni de leur dire bonjour. Nos femmes même chose. L’enfant doit rester assis sur la chaise et ne pas bouger. On ne peut même pas se tenir la main et encore moins s’embrasser", raconte le détenu qui souffre de cette situation et de cet isolement. 

Des restrictions et des situations passablement explosives que les agents pénitentiaires doivent gérer au quotidien.

Qui peut venir à la visite ?

  • Maximum 1 visiteur adulte ( = 16 ans), le même durant minimum 4 semaines. Ce visiteur peut ensuite changer. C’est au détenu d'en faire la demande.
  • Maximum 2 enfants (< 16 ans) par visite, pas nécessairement toujours les mêmes.
  • Pas de contact physique, derrière une vitre de plexiglas et masque obligatoire. 

 

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