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Maxime Prévot réclame le plafonnement du prix du gaz quitte à endetter l'État: il craint "un choc sociétal majeur qui se prépare"

 
 

Maxime Prévot, président des Engagés, était l'invité de Fabrice Grosfilley ce mardi sur Bel RTL. Il s'est dit très préoccupé par la crise qui touche aujourd'hui les Belges et estime que le autorités n'en font pas assez.

"J'accuse ces gouvernements de non-assistance à personne en danger. Quand on voit que 40% de nos citoyens risquent de basculer dans la précarité, qu'on a déjà aujourd'hui 2 citoyens belges sur trois qui se privent de loisirs, de culture, pour pouvoir simplement disposer encore des moyens suffisants pour se chauffer, pour s'éclairer ou pour se nourrir. Quand on voit le nombre d'indépendants qui sont à deux doigts de basculer vers la faillite. Des commerçant et restaurateurs sont forcés de fermer boutique quelques jours et devoir éventuellement avoir un deuxième job pour nouer les deux bouts. Oui, il y a aujourd'hui un choc sociétal majeur qui se prépare, et je trouve qu'on n'a pas une réaction gouvernementale à la hauteur des enjeux".

Qu'auriez-vous fait si vous aviez été au pouvoir et que vous aviez eu, par exemple, le portefeuille de l'énergie ?

"Plafonner les prix du gaz pour diminuer par deux voire par trois la facture des ménages et des entreprises dès maintenant."

Et c'est l'État qui payerait la différence ? Cela ne risque-t-il pas d'endetter encore plus l'État ?

"Si, mais il faut avoir un discours de vérité vis-à-vis des citoyens. Nous vivons une période extrêmement grave, avec un contexte de guerre. Il nous faut donc des mesures qui sont un vrai électrochoc pour pouvoir diminuer et rendre soutenable la facture des ménages, la factures des familles monoparentales, des retraités, des travailleurs qui n'arrivent plus à tenir le coup, des entreprises pour ne pas qu'il y ait plein de faillites et donc du chômage additionnel. Cela va nécessiter qu'il y ait temporairement un endettement accru de l'État mais il n'y aura pas de solution miracle autre que celle-là. Ça coutera toujours moins cher de s'endetter maintenant de manière temporaire pour traverser la crise plutôt que de la laisser faire et d'avoir après des coûts qui vont exploser."

Vous êtes bourgmestre de Namur : les finances communales sont aussi en train de souffrir ?

"Toutes les finances des villes et communes sont en train de basculer dans le rouge, parce qu'on a, notamment avec l'explosion des indexations - et c'est très bien pour le pouvoir d'achat des citoyens - mais c'est des millions d'euros de coûts additionnels pour les communes. Bien entendu qu'il faut indexer pour pouvoir permettre d'aider les citoyens à pouvoir assumer leurs factures et leurs frais. Je dis simplement qu'il faut être lucide : ces explosions d'indexation successives à un rythme effréné, avec le contexte inflatoire, avec l'explosion des coûts énergétiques, c'est difficile pour les ménages et les entreprises, mais ça l'est aussi pour les pouvoirs publics locaux qui vont dans le mur."

Ça veut dire qu'il va falloir augmenter les impôts ?

"Je ne pense pas qu'on ait cette faculté parce qu'augmenter les impôts alors que les gens peinent déjà à avoir les moyens suffisants pour se nourrir ou se chauffer, ce n'est pas la bonne solution. Par contre il faut être lucide, il faudra à un moment donné, que des pouvoirs comme la région wallonne, le gouvernement fédéral encore plus, assument réellement les charges successives et constantes qui, à un moment donné, sont asséchées, et personne n'a envie de devoir basculer dans des plans de licenciements mais si dans les années qui viennent, il n'y a pas à un moment donné un assainissement de responsabilités du fédéral à l'égard des communes , et des soutiens qui sont prodigués par les régions, alors les pouvoirs communaux vont vraiment être en difficulté".

 


 

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