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Marghem évoque "le scénario le plus dur" pour Doel 3 et Tihange 2: les centrales pourraient ne jamais redémarrer

Marghem évoque "le scénario le plus dur" pour Doel 3 et Tihange 2: les centrales pourraient ne jamais redémarrer
 
 

La ministre de l'Energie, Marie-Christine Marghem a évoqué depuis New York un non-redémarrage des centrales de Doel 3 et Tihange 2.

Le gouvernement belge attend, avec une pointe d'impatience, la décision de l'Agence fédérale de Contrôle nucléaire (AFCN) sur le redémarrage de deux réacteurs de Doel 3 et Tihange 2, a laissé entendre dimanche la ministre de l'Energie, Marie Christine Marghem, après que le PDG du groupe énergétique français Engie, Gérard Mestrallet, a évoqué l'incertitude qui plane sur ce redémarrage.


A l'arrêt après des microfissures

La ministre a toutefois évoqué le scénario d'un non-redémarrage de ces deux réacteurs - sur les sept que compte le parc nucléaire belge. Ces deux unités sont à l'arrêt depuis le 25 mars 2014 pour des tests supplémentaires sur leurs cuves, après la découverte de microfissures à l'été 2012. "C'est l'AFCN qui a le dossier en main et qui va réfléchir à ce dossier en prenant la décision fondamentale, en toute indépendance, de dire: ces centrales peuvent repartir en toute sûreté ou non", a affirmé Mme Marghem à quelques journalistes, en marge du sommet sur le développement durable qui se terminait dimanche à New York.


Un redémarrage plus tard que prévu?

Lui aussi présent à New York, M. Mestrallet a affirmé samedi ne pas pouvoir assurer si le calendrier prévu pour un redémarrage de ces deux réacteurs exploités par Electrabel, filiale d'Engie (ex-GDF Suez) - l'échéance a été reportée du 1er juillet au 1er novembre prochain - allait être respecté. "On a fait notre part, maintenant ça ne dépend pas de nous", a déclaré à l'AFP M. Mestrallet au cours d'un entretien à New York. "Nous avons déposé le dossier auprès de l'Autorité fédérale de contrôle nucléaire belge en juillet. Elle l'a accepté et a diligenté un consultant indépendant américain pour l'examiner", a précisé le PDG, affirmant ne pas pouvoir assurer si l'échéance du 1er novembre serait respectée. "Ca nous échappe", a semblé se résigner M. Mestrallet.


"Ca pourrait arriver"

Mme Marghem, interrogée par l'Agence Belga, a assuré avoir, elle aussi, "fait sa part" du travail. La balle est dans le camp de l'AFCN, a-t-elle souligné, assurant être sur la "même longueur d'ondes" que le PDG d'Engie. Elle s'est toutefois dite prête au scénario "le plus dur": le fait que les deux réacteurs de Doel 3 et Tihange 2, ne redémarrent pas. Des experts internationaux ont vu le dossier des réacteurs de Doel 3 et Tihange 2 en juillet. "Moi, je suis toujours partie du principe (...) que l'on faisait la prolongation (des réacteurs) de Doel 1 et Doel 2 en dehors de l'idée que Doel 3 et Tihange 2 reviennent" en service, a expliqué la ministre, en parlant du scenario "le plus dur". "Cela pourrait arriver", a-t-elle ajouté.


Aucun mouvement sans l'accord de l'AFCN

Selon la ministre, l'incertitude persiste sur la date d'une éventuelle décision de l'AFCN, sans l'accord de laquelle tout redémarrage des deux réacteurs est impossible. "D'abord cela devait être en juillet, puis cela a été en novembre. Son communiqué de presse parle du 1er novembre, moi j'ai entendu le 30 novembre", a-t-elle dit, en rappelant que l'hiver météorologique débutait le 1er décembre.


L'AFCN n'est tenue à aucun délai pour traiter les dossiers Tihange 2 et Doel 3

L'AFCN n'est tenue à aucun délai pour remettre ses conclusions quant à un éventuel redémarrage des réacteurs Tihange 2 et Doel 3, a-t-elle souligné lundi. L'AFCN ajoute que seules la garantie de la sûreté des réacteurs nucléaires en Belgique et la protection de la population et de l'environnement s'inscrivent dans ses missions et non l'approvisionnement énergétique.

"Les deux dossiers préparés par Electrabel (filiale d'Engie, ndlr) visant à démontrer la sûreté des réacteurs Tihange 2 et Doel 3 sont entre nos mains", indique Sébastien Berg, porte-parole de l'AFCN. L'examen des deux dossiers est réalisé par Bel V, une filiale de l'AFCN, par l'organisme de contrôle AIB Vinçotte et par un laboratoire indépendant américain. Le gendarme nucléaire ne peut pas actuellement déterminer la durée de l'analyse. L'AFCN souligne la difficulté de la tâche. Elle doit déterminer si les réacteurs Tihange 2 et Doel 3, qui sont à l'arrêt depuis le 25 mars 2014, peuvent redémarrer malgré la découverte de microfissures à l'été 2012. 


 

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