Les jeunes retraités s'inquiètent souvent de devenir une charge pour leurs enfants. C'est le cas pour 54% d'entre eux. Etre un poids pour la société, c'est l'un des nombreux stéréotypes qui ne manquent pas quand on évoque les seniors. Reportage de Chantal Monet et Damien Loumaye.
A quel âge devient-on vieux? 65 ans, d’après l’Organisation Mondiale de la Santé. Bien avant, avoir certaines cartes d’anniversaire dans les rayons papeteries. A 40 ans, vous êtes déjà sur la pente descendante. Quelques années plus tard, les adjectifs négatifs pullulent.
"C’est le ton humoristique mais globalement la connotation c’est la perte de la mémoire, la maladie d’Alzheimer", explique Stéphane Adam, professeur de psychologie du vieillissement à l’ULG, au micro de Chantal Monet pour le RTLINFO 13H. 67% des cartes d’anniversaire ont une connotation négative alors que 80% à 90% des cartes d’anniversaire avant l’âge de 40 ans ont une connotation positive.
Cet universitaire démonte les stéréotypes dans une société qui devient de plus en plus "âgiste", c’est-à-dire où l’âge est connotée de manière négative.
Idée reçue courante: les séniors perdent la mémoire
"Sur certains éléments de mémoire, on va effectivement voir une pente de déclin mais qui est souvent assez légère, explique le professeur Stéphane Adam. Mais il y a d’autres éléments de la mémoire ou les capacités augmentent avec l’âge, comme le vocabulaire ou la culture générale. Ce qu’on appelle la mémoire sémantique."
Autre stéréotype: les "vieux" sont dangereux au volant
"Il y a plus d’accidents de la route mortels chez les jeunes qu’il n’y en a chez les personnes âgées", rappelle le professeur Stéphane Adam. "Il y a moins d’accidents et quand il y a des accidents c’est plutôt des accrochages, poursuit-il. Mais pourtant on ne se pose jamais la question de savoir si on va faire passer un test d’aptitude à la conduite automobile chez tous les jeunes. Quand c’est pour un vieux, là on se dit tout de suite qu’il faut l’envisager."
Moins de formation proposées aux seniors
En entreprise, les patrons vont davantage proposer des formations aux jeunes, plutôt qu’aux seniors. Un choix injuste dénoncé par monsieur Adam : "Certes les jeunes courent plus vite, ils ont plus de rendement mais les vieux arrivent les premiers parce qu’ils connaissent les raccourcis, explique-t-il. L’entrepreneur aurait fort à gagner à orienter autant les formations vers le senior que vers le jeune."
Des seniors victimes d’une image qui leur colle à la peau, loin de la réalité et de l’utilité qu’ils ont encore pour la société. En Belgique, seuls 8% des plus de 65 ans vivent en institution, loin aussi des idées reçues.
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