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Les policiers sont sous-entraînés au tir: "Juste au moment où la menace monte, il n’y a plus rien"

 
 

Dans certaines zones de police, 60% des policiers ne bénéficient pas assez d'entraînement au tir. Soit, ils n'ont pas le temps, soit il y a trop peu de stand de tirs, et trop peu de moyens pour s'entraîner... Et cela alors que la menace est plus importante qu'auparavant. Reportage d’Arnaud Gabriel et Damien Loumaye.

"Juste au moment où la menace monte, il n’y a plus rien", déplore un policier membre de la police fédérale. Il accepte de témoigner à visage caché car il est inquiet pour lui et ses collègues.

"On demande toujours plus à des gens à qui on fournit de moins en moins. Le strict minimum. Et ça fait quelques temps que je n’ai plus eu d’entrainement comme beaucoup, beaucoup de mes collègues", raconte ce policier.

Ils sont dans certains services plus de 60% à être sous entraînés. Or la menace n’a jamais été aussi présente. L’actualité récente prouve à quel point les entraînements au tir sont essentiels.

"Comme on a vu à Paris, des situations où des collègues sont en patrouille et se retrouvent à une menace soudaine et imminente. Ça fait directement monter le stress très, très fort. Et il faut réagir de manière appropriée et efficacement, rapidement", souligne-t-il. 


Des entraînements jugés insuffisants

En théorie, un policier doit avoir au minimum 4 sessions d’entrainement et une évaluation au tir tous les ans. "C’est déjà pas beaucoup pour les policiers", estime Frédéric Fortuanto, porte-parole du syndicat national du personnel de police et de sécurité. "Ça doit être réparti sur l’année, poursuit-il. Hors de questions de faire ça sur un mois sinon on manipule plus son arme pendant le restant de l’année. Et ça comprend tout l’armement, collectif et individuel".

Il manque en Belgique 35 centres de tirs. Deux seraient complètement en ordre. Il faut donc des moyens. Ce policier lance un appel au monde politique. "On a toujours eu de très bons bricoleurs à la police fédérale mais maintenant on aimerait que ça s’améliore en matériel de formation, entrainement, qu’il y ait du suivi et que les choses bougent", martèle le policier.

C’est une question de sécurité. Pour les policiers, mais aussi pour l’ensemble de la population.


 

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