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Les mémoires et travaux de fin d'étude sont de plus en plus SOUS-TRAITÉS: comment ça marche ?

Les mémoires et travaux de fin d'étude sont de plus en plus SOUS-TRAITÉS: comment ça marche ?
 
 

Ce mercredi matin, nous parlons 'mémoires de fin d'étude'. Ils ne seraient pas toujours rédigés par ceux qu'on pense...

C'est la période de l’année où les étudiants doivent rentrer leurs projets de mémoire ou de travail de fin d’étude. Le mémoire, pour rappel, c’est le couronnement des études supérieures, c’est un travail à la fois d’analyse, de recherche et d’écriture. Et ensuite de défense du travail réalisé. Les étudiants peuvent rater leur dernière année à cause d’un mémoire insuffisant. Des milliers d’étudiants belges sont pour l’instant en cours de rédaction de leur mémoire.

Mais ce n’est pas évident pour tout le monde et certains cherchent des tactiques pour se faciliter le travail

Il y a plusieurs stratégies bien différentes. La première, c’est recopier des pans entiers de texte venant d’ouvrages scientifiques, ou de sites internet. Bien sûr sans indiquer la source de ces éléments. Cela s’appelle du plagiat et les universités disposent de logiciels indiquant le pourcentage de plagiat dans un mémoire. Dans certaines universités, les étudiants doivent même faire une déclaration sur l’honneur que leur travail n’est pas un plagiat. Bref, c’est facilement détectable et les sanctions peuvent aller jusqu’à l’obligation de recommencer son année.

La seconde stratégie, c’est d’acheter carrément un travail sur le net. Depuis une petite dizaine d’années il existe de nombreux sites qui proposent des travaux sur presque n’importe quel sujet. Vous cherchez une étude de marché sur Danone, vous allez en trouver des dizaines à acheter pour quelques dizaines d'euros. Vous payez, vous analysez le document, qui en général est noté et vous aurez sans doute un nombre de points suffisants.

Qui rédige ces travaux d’étudiants ?

D’autres étudiants. Dès qu’ils ont rédigé un bon travail, ils le cèdent à ces plates-formes. Et ils touchent une partie des prix payés par les étudiants qui achètent leurs travaux. Le logiciel de plagiat est quasiment inopérant car les travaux ne sont pas en accès libre. La seule solution pour le professeur est de donner plus de points pour la défense du travail que pour le travail lui-même.

Ces dernières années, la fraude a pris une nouvelle dimension ?

Oui, celle de la sous-traitance de son mémoire à des rédacteurs professionnels, des professeurs ou des assistants parfois. Plusieurs entreprises se sont lancées sur le marché, sans compter le marché noir, proche ou pas des écoles. Les étudiants peuvent aller jusqu’à payer 20 euros la page pour la rédaction complétement sous-traitée d’un mémoire. Avec plus ou moins 80 pages, on atteint facilement les 1.600 à 2.000 euros. L'étudiant se contentant d’échanger avec son promoteur sur la structure du mémoire… et comme beaucoup de professeurs ont trop d’étudiants, il est difficile de contrôler. Il semblerait d’ailleurs que celles et ceux qui recourent le plus à cette pratique frauduleuse soient les étudiants qui travaillent déjà, qui sont en cours du soir, qui ont des revenus et peu de temps pour la rédaction. 

Cette pratique serait devenue universelle

La Libre Belgique citait cette semaine une enquête de la BBC sur ce genre de sous-traitance en langue anglaise. Et là, des pays comme l’Inde, l’Ukraine ou le Kenya sont devenus de vrais ateliers de fabrication de travaux et de mémoires. Y compris dans le domaine de la médecine, ce qui ne devrait pas manquer d’inquiéter la société.


 

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