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Les immigrés de la deuxième génération sont encore trop discriminés face à l'emploi: que peuvent-ils faire?

Les immigrés de la deuxième génération sont encore trop discriminés face à l'emploi: que peuvent-ils faire?
 
 

Les immigrés de deuxième génération ont plus de difficultés à trouver un job. Avec un taux d’emploi de 71,7%, c’est bien inférieur à celui des personnes dont les deux parents sont nés en Belgique, 84,8%. Les discriminations à l’embauche sont en effet tenaces.

En 2014, 33,7% des immigrés de la deuxième génération ont décroché un diplôme de l'enseignement supérieur contre 43,9% des personnes dont les deux parents sont nés en Belgique selon les derniers chiffres d'Eurostat. Les immigrés de deuxième génération ont aussi plus de difficultés à trouver un emploi, l'écart est encore plus grand. Le taux d'emploi des immigrés de deuxième génération est de 71,7%, celui des personnes dont les deux parents sont nés en Belgique, 84,8%.

Encore et toujours des discriminations

Il faut dire que certains employeurs orientent clairement leurs demandes. "Ce seront rarement des politiques générales d’entreprise, mais on peut effectivement observer que l’une ou l’autre personne puisse faire des demandes qui pourraient avoir des caractères discriminants", a expliqué Frédéric Lambeau, directeur général de l'agence Interim Daoust, au micro de Céline Praile pour Bel RTL.

"On va parfois favoriser une personne ou une autre sans s’en rendre compte"

La plupart du temps, les qualifications des candidats sont privilégiées. "Certains groupes de population ont des niveaux de qualification différents, mais ces variations de niveau de qualification n’expliquent certainement pas à elles seules ces différences de taux d’emploi", a commenté Marc Njeim, responsable de la communication chez Actiris. Parfois, la discrimination est aussi inconsciente. "On va parfois favoriser une personne ou une autre sans s’en rendre compte", a ajouté M. Njeim.

"On n’imagine pas que quelqu’un qui est d’origine turque travaille dans le domaine de la sécurité"

Le centre interfédéral pour l’Égalité des chances reçoit régulièrement des plaintes. "On ne veut pas d’une personne d’origine étrangère parce qu’il y en a déjà une ou assez dans l’entreprise, dit-on. Ou parce qu’on n’imagine pas que quelqu’un qui est d’origine turque travaille dans le domaine de la sécurité", a donné comme exemple Patrick Charlier, le directeur du centre.

"Il faut être soi-même, il ne faut pas essayer de gommer son origine"

Résultat, certaines personnes d’origine étrangère sont complètement découragées et peuvent avoir envie de travestir leur identité. Mais selon M. Charlier, ils ne doivent pas tomber là-dedans. "Il faut être soi-même, il ne faut pas essayer de gommer son origine. Parfois il y a des personnes qui, à certains moments, voudraient changer leur nom ou à qui on demande de changer leur nom pour cacher leur origine, ce n’est certainement pas quelque chose de souhaitable. Il faut pouvoir être soi-même et démontrer que, quelle que soit sa caractéristique, ça peut être l’origine, ça peut être l’orientation sexuelle, ça peut être un handicap, ça peut être le genre, etc, on a des compétences qu’on peut faire avoir et que la question d’une caractéristique liée à l’appartenance à une telle culture, à une telle origine n’a rien à voir avec les aptitudes professionnelles qui sont exigées d’un travailleur", a-t-il conseillé.


 

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