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"On se force à acheter pour 5 et on cuisine le soir": les étudiants souffrent aussi de l'augmentation du coût de la vie

"On se force à acheter pour 5 et on cuisine le soir": les étudiants souffrent aussi de l'augmentation du coût de la vie
Pixabay
 
 

Le coût de la vie augmente, et pour tout le monde. C'est aussi le cas des étudiants qui doivent changer leurs habitudes pour joindre les deux bouts. Certains doivent changer leur manière de se nourrir, et de plus en plus d'entre eux demandent des bourses d'études.

C'est un fait, le coût de la vie a augmenté : l'énergie en particulier, mais aussi l'alimentation. Tous les publics sont touchés et donc aussi les étudiants, pour qui il n'est pas facile de joindre les deux bouts. Particulièrement pour ceux qui vivent en kot. Les charges ont augmenté, certains propriétaires annoncent déjà une hausse des loyers pour septembre et pour certains, cela devient même compliqué de se nourrir.

Adrien est étudiant en ingénieur de gestion à l'UNamur, il ressent l'augmentation du coût de la vie au quotidien : "C'est beaucoup plus compliqué qu'il y a maintenant six ans, depuis que je suis aux études. Tout a augmenté, la vie de kot ça coûte cher tous les jours" témoigne-t-il.

Face à ce constat, Adrien et ses camarades doivent changer leurs habitudes : "Ça fait deux semaines qu'avec un groupe de cinq amis, on se force à acheter pour cinq en magasin, et on cuisine le soir. Commander ou faire des restaurants, c'est souvent tentant parce qu'on n'a pas beaucoup de temps quand on est étudiants. Là, on se force à aller acheter pour faire à manger et du coup les coûts sont beaucoup moins importants".

Les étudiants défavorisés ne sont pas les seuls concernés. Ceux que nous avons rencontrés sont aidés par leurs parents mais, malgré cela, ils doivent faire attention à leur budget. Certains ont mis leurs activités de loisirs entre parenthèses, d'autres ont décidé de diminuer la consommation de produits chers comme la viande ou le poisson. Les applications anti-gaspi comme TooGoodToGo font également partie des solutions adoptées par ce jeune public.

Les demandes d'aides financières augmentent

A la Haute Ecole Albert Jacquard de Namur, on compte 3000 étudiants. Près de 400 dossiers sont actuellement ouverts au service social, contre 300 il y a 2 ans. On parle donc d'une augmentation de 25%. Une deuxième assistante sociale a dû être engagée. Comment expliquer cette augmentation ? Selon l'assistante sociale de la haute école, France Demeure, il faut blâmer le Covid : "Il y a eu le confinement qui a fait que beaucoup d'étudiants ont perdu leurs emplois, les sources de revenus diminuant tant chez eux que chez leurs parents. Les demandes pour aider au niveau des charges pour leur kot, parce que ça explose au niveau des factures d'énergie. Les propriétaires augmentent leurs loyers pour l'an prochain, donc certains paniquent de ne pas pouvoir continuer à payer leurs études et demandent des aides à titre préventif."

Le service social propose des bourses d'études, à raison de deux fois par an et depuis le Covid, du matériel informatique est fourni aux étudiants pour qu'ils puissent travailler à distance. Une épicerie solidaire baptisée "La Solidarithèque" a également vu le jour. Elle propose tous les mercredis des paniers alimentaires à 4 euros. Au moins 70 étudiants en bénéficient chaque semaine. Ce chiffre peut grimper jusqu'à 110 par moments.

Depuis le début de la crise sanitaire, le Gouvernement wallon a débloqué 6,9 millions d’euros pour renforcer les subsides sociaux des établissements de l’enseignement supérieur. Des épiceries sociales ont vu le jour sur différents campus. Les allocations (ou bourses) d’études sont également octroyées aux étudiants en difficulté. Plus d’un étudiant sur cinq en Fédération Wallonie-Bruxelles perçoit une bourse d’études.


 

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