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Les entrepreneurs débordés dans les zones sinistrées: "Je ne sais pas comment on va s’en sortir, tellement la masse de travail est importante"

 
 

Les hommes de métiers qui interviennent dans les zones sinistrées sont débordés. Ils font face à deux problèmes : la pénurie de main d'œuvre et de matériau. Et ils sont parfois eux-mêmes démunis devant l'ampleur de leur travail.

Quand on est électricien dans la région de Trooz, on est attendu comme un héros. Et quelques minutes après son arrivée, le verdict tombe très vite. "Il n’y a plus d’eau, il n’y a plus rien mais il faut tout remplacer, ça c’est sûr que plus rien n’est bon", lance Rudy, électricien.

On était déjà saturé en boulot avant. Ici, on vient de rajouter toute une série de travaux à faire

Le propriétaire vit ici depuis 40 ans mais il y a 19 jours, il s’est installé à l’étage, sans électricité : "On m’a prêté un groupe d’hydrogène et grâce à ça on survit", confie-t-il des sanglots dans la voix. Rudy fait son possible pour tenter de le réconforter : "Ça va aller monsieur, on va vous remettre le courant et on va pouvoir se faire une tasse de café, une fois qu’on aura fini tout ça".

Des milliers de ménage sont dans le même embarras. Refaire les prises inondées, remplacer les disjoncteurs devenus introuvables… Chaque jour tient du miracle. "Je ne sais pas comment on va s’en sortir tellement il y a une masse de travail à faire. On était déjà saturé en boulot avant. Les calendriers étaient bien remplis. Ici, on vient de rajouter toute une série de travaux à faire", explique Rudy Targnion.

Il n'y a plus de concurrence, tellement la demande est forte

Et si vous cherchez un menuisier dans la vallée de la Vesdre, c’est presque un exploit de l’avoir au téléphone. 30 coups de fil par jour et déjà plus d’une trentaine de devis à rédiger pour Francis. Aujourd’hui, il n’est même plus question de concurrence, tellement la demande est forte.

"Des confrères ont été complètement sinistrés, les écoles sont sinistrées. On ne sait pas comment gérer tout ça, on va essayer de faire des réunions interprofessionnelles pour essayer de trouver comment faire. J’ai deux, trois confrères dans la région qui n’ont plus d’atelier. Tout ce surcroît de travail va nous retomber dessus indirectement", souligne Francis Paquay, menuisier.

Si on ajoute au drame, le prix du bois qui flambe depuis des mois. Par exemple, un panneau d’OSB coûte trois fois plus cher qu’il y a deux ans. Alors reconstruire sera le véritable défi.


 

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