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Les éleveurs de porcs perdent 20 centimes le kilo depuis la crise de la peste porcine: le ministre veut leur envoyer "une bouffée d'oxygène"

 
 

Le ministre de l'agriculture s'apprête à reconnaitre la filière porcine comme secteur en crise. Depuis la crise de la peste porcine africaine, le prix des bêtes chute drastiquement. Pour les éleveurs, la situation est de plus en plus compliquée.

Les éleveurs de porcs sont les grands absents du salon de l'agriculture organisé à Tournai. Dans les allées, on trouve des vaches, des chevaux, mais pas de porcs. Depuis plusieurs mois, leur rassemblement est interdit. La situation provoque une crise, qui pourrait être enfin reconnue par les autorités. "Le moral des éleveurs est dans les sabots, qu'est-ce que vous voulez? On ne peut plus exposer. Tous les concours, tous les rassemblements, tout est supprimé cette année. Pendant X années, nous ne le savons pas. Et au prix où nous vendons, il n'y a pas photo, les éleveurs sont anéantis", lance Patrick Siraux, président de la commission porcine à l'Agence wallonne de l'élevage.

Dans les faits, depuis le début de la crise de la peste porcine, 299 sanglier sauraient été contrôlés positifs. Pour le secteur de l'élevage porcin, les conséquences sont dramatiques. La rupture de confiance des consommateurs entraîne une diminution des ventes et des prix:

  • 1,05 €/kg avant la crise
  • 0,85 €/kg aujourd'hui

Soit une perte moyenne de 0,20 €/kg pour les éleveurs.

Les éleveurs perdent donc de l'argent en produisant, et le ministre veut les aider avec une priorité fiscale. "Dispenser les indépendants, les éleveurs, des cotisations, qui sont encore élevées à 20,5€ de leur revenu. C'est une bouffée d'oxygène qu'on envoie au secteur dans une situation liée à la peste porcine africaine, liée à une situation d'urgence. Il est nécessaire d'agir", s'exprime Denis Ducarme (MR), ministre de l'Agriculture.

Le ministre affirme que la mesure est réalisable avec un gouvernement en affaires courantes (c'est-à-dire un gouvernement qui exerce le pouvoir avec des compétences limitées, comme c'est le cas actuellement au fédéral). Les fonds existeraient.

Un porc et demi va partir pour l'exportation... pour moi il faudrait une régulation

Pour les éleveurs, l'annonce est saluée. Mais plus globalement, ils réclament une gestion globale des quantités produites. "Pour la production de porc, on est à 230% en Belgique, je vais arrondir: on produit deux porcs et demi environ et on n'en consomme qu'un en Belgique, donc il y a un porc et demi qui va partir pour l'exportation, donc c'est le gros problème ça. Pour moi il faudrait une régulation dans le secteur porcin", explique Patrick Siraux, de l'Agence wallonne de l'élevage.

La crise du secteur pour ces professionnels dure depuis plus de cinq ans. Beaucoup d'entre eux quittent d'ailleurs les grands marchés pour s'orienter vers la vente directe.


 

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