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Les Belges s'organisent pour aider les migrants: "J'ai vu des images qui m'ont vraiment fait mal au coeur"

Les Belges s'organisent pour aider les migrants: "J'ai vu des images qui m'ont vraiment fait mal au coeur"
 
 

L’arrivée des migrants a suscité un élan inédit de solidarité dans le pays. Un peu partout en Belgique, des citoyens se sont mobilisés pour assister les réfugiés ou plus simplement leur fournir des vêtements ou de la nourriture.

La plupart du temps, tout part de quelques mots sur les réseaux sociaux. Sur le terrain, des équipes se forment spontanément. Notre journaliste Simon François a suivi Nessie, Daniel et Nawal. A leur manière, ces trois personnes ont décidé de participer à l'élan de solidarité en faveur des migrants.


"J'aime bien me faire des copains"

Vendredi 4 septembre, en plein cœur de la capitale, des centaines de réfugiés attendaient d’être entendus par l’Office des étrangers. Nessie et ses parents sont venus de Namur pour les aider. Le petit garçon a apporté des jouets et des bonbons qu’il distribue aux enfants qui campent dans ce parc depuis plusieurs jours. "J'aime bien donner parce que j'aime bien me faire des copains", a confié le petit Nessie.

"On est allé faire des courses. On a 4 enfants. On se dit qu'ils ont beaucoup de chance et que ce serait bien que tout le monde puisse en profiter comme eux", a ajouté la maman de Nessie.

La famille était venue pour quelques heures. Ils resteront finalement toute la journée. La plateforme de soutien mise en place par une poignée de citoyens et d’associations dans ce parc a besoin de bras, entre autres pour réceptionner les nombreux dons des particuliers.


Daniel: "Je suis papa depuis peu et..."

Daniel est carrossier et, avec ses collègues, ils se sont cotisés pour apporter de l’eau aux réfugiés. 700 litres en bouteilles. "Je suis papa depuis peu. J'ai vu à la télé des images de nouveaux-nés. Ca m'a vraiment fait mal au coeur. Je me suis dit que ce n'était pas possible de continuer comme ça et qu'on devait tous apporter une petite pierre à l'edifice", a-t-il déclaré.


"Il n'y a pas de structure, rien"

Nawal fait partie des mamans d’élèves de l’école Lucerna à Anderlecht. Ces femmes apportent de la soupe tous les midis. Comme beaucoup de bénévoles, elles sont heureuses d’aider mais se sentent un peu abandonnées par les autorités. "Comme nous on est de confession musulmane, c'est normal. C'est comme ça, on a été éduqué comme ça, dans notre religion, notre pratique et notre vie. Mais comme vous pouvez le constater autour de vous, il n'y a pas de structure, rien. Et ça, ce n'est pas normal", a-t-elle insisté.

Des dizaines de bénévoles à encadrer et des centaines de réfugiés à aider, ça demande beaucoup d’organisation. Certains dons doivent être redirigés vers d’autres endroits.


Solidarité aux 4 coins du pays

Dans le parc bruxellois à proximité des l'Office des étrangers, la mobilisation est partie d’une simple page Facebook. En 48 heures, plus de 9.000 personnes ont déjà marqué leur soutien. Mais la solidarité ne se limite pas à ce parc Bruxellois. Un peu partout en Belgique, des citoyens s’investissent, comme dans le nouveau centre géré par la Croix Rouge à Tournai, où des sourires et des applaudissements accompagnent l’arrivée de demandeurs d’asiles. "Ils ont besoin d'un soutien, d'un sourire, et on est venu leur montrer qu'on est là, c'est super important", a indiqué une jeune fille venue accueillir les réfugiés. "Il y a des personnes qui ne sont pas d'accord, comme partout. Mais nous on a tenu à nous déplacer pour montrer notre solidarité et pour témoigner notre accord avec cette démarche", a ajouté un homme.

Aux quatre coins du pays, la générosité des Belges s’organise. Plusieurs citoyens proposent même d’accueillir chez eux des réfugiés. Une proposition charitable mais déconseillée par les associations. "Le risque qu'une personne se voit couper de ses droit sà l'accueil, non seulement de l'abri mais aussi de tout le processus et l'accompagnement social qui suit, pour l'accueillant cela peut être une responsabilité financière à plus long terme, pendant tout le temps de la durée de la procédure".

Dans quelques mois, la grande majorité de ces Syriens, de ces Afghans et de ces Irakiens obtiendra un titre de séjour. Ils quitteront les centres temporaires et devront trouver un appartement ou une maison bien à eux et s’intégrer durablement. Un nouveau défi se dessine pour ces réfugiés comme pour ceux qui veulent les soutenir. L’aide prodiguée par Nessie et tous les autres devra, demain, prendre un nouvel élan.


 

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