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Coronavirus: le seuil des 800 contaminations pour assouplir les mesures est-il réaliste?

 
 

Le 27 novembre 2020, le Comité de Concertation décide de fixer des seuils à atteindre pour envisager des assouplissements dans les mesures anti-coronavirus. Depuis, les chiffres sont ressortis par les politiques à toutes les occasions : 800 contaminations par jour et 75 hospitalisations maximum. Pour confirmer ce seuil, le gouvernement exige que les chiffres n'augmentent pas pendant 3 semaines pour les contaminations, et pendant 1 semaine pour les hospitalisations.

Seulement, plus le temps passe, et plus l'enthousiasme se tarit. Il se pourrait que, finalement, ces seuils ne soient pas atteints avant un long moment, voire jamais. Certains voudraient revoir ces chiffres, désormais.

C'est le cas du ministre-président wallon Elio Di Rupo, invité ce matin à 7h50 sur Bel RTL, il avouait à Fabrice Grosfilley :"Les 800 contaminations par jour, ce seuil qu'il faut atteindre pour déconfiner, c'est arbitraire, je pense. J'ai toujours été le seul à m'y opposer dans le Comité de concertation. Je pense qu'on doit le remonter, parce que c'est lié aussi au nombre de tests. Le seuil doit augmenter pour permettre un déconfinement plus raisonnable et plus rapide."

Pour Steven Van Gucht, expert et porte-parole interfédéral de la lutte contre le coronavirus, il est trop tôt pour revoir ce seuil. "Les hospitalisations [en baisse, ndlr] sont un indicateur important, mais je pense qu'il faut rester prudent. Les hospitalisations diminuent, mais par partout : il y a des provinces où cela augmente. La diminution est très faible. Sur les 3 derniers jours, cela semble augmenter un peu. La situation reste assez fragile, et instable."

D'où viennent ces seuils ?

800 contaminations, 75 hospitalisations... qu'est-ce que ça veut dire ? Ces seuils ont été déterminés en Comité de concertation, un mois avant les fêtes de fin d'année, dans l'idée d'offrir des perspectives aux Belges. En l'absence d'un baromètre tel que l'avait pourtant annoncé le gouvernement De Croo, ces seuils permettaient de se fixer des objectifs plus clairs.

Le Comité de concertation souhaitait travailler en deux phases :

- une phase descendante durant laquelle l'objectif est de faire baisser les chiffres liés aux contaminations, en prenant des mesures strictes.

- une phase de gestion, durant laquelle des protocoles par secteur seraient établis. 

Les autorités précisaient alors que pour passer de la première phase à la seconde, il fallait atteindre un taux d'incidence suffisamment bas. Les chiffres, eux, ont été précisés par la suite : il s'agit de seuils suffisamment satisfaisants pour ne pas mettre en danger le système de soin de santé, c'est-à-dire éviter la saturation. 

On est loin des objectifs fixés

Pour l'instant, une chose est claire : nous sommes loin des seuils de contamination fixés. Entre le 26 janvier et le 1er février, il y a eu en moyenne 2.349 nouvelles infections au coronavirus par jour, soit 5% de plus que durant la période de sept jours précédente, selon les données publiées vendredi matin par l'institut de santé publique Sciensano. 

Quant aux hospitalisations, sur la même période, elles s'élèvent à une moyenne de 121 admissions par jour. Actuellement, il n'est pas possible de présager d'une diminution ou d'une augmentation des chiffres. Au contraire, ces seuils semblent de moins en moins réalistes. Le sujet n'est pas à l'ordre du jour pour le Comité de concertation de ce vendredi 5 février, mais un assouplissement est en tout cas sur la table.

Malgré les seuils qui ne sont pas atteints, le gouvernement a promis une réouverture des métiers de contact si les chiffres étaient encourageants. Yves Van Laethem, quant à lui, précisait aussi cette semaine que les chiffres liés aux contaminations sont élevés aussi parce que les tests sont plus nombreux. "On teste plus et on découvre des jeunes asymptomatiques. On teste plus dans les écoles. On a environ 60 à 75% de ce surcroît de positivité qui est lié aux enfants et adolescents", affirmait le virologue sur le plateau du RTL INFO 19h.

Que faire de ces seuils ?

Quant aux seuils, il semble que trois options soient envisageables pour leur avenir :

- soit ils sont abandonnés par les autorités, ce qui semblent fort peu probable étant donné les chiffres actuels.

- soit ils sont maintenus tels quels, en espérant que l'accélération de la campagne de vaccination permette de baisser les statistiques plus rapidement.

- soit ils sont adaptés, s'il s'avère que ces chiffres sont en effet trop ambitieux, et ne pourraient pas être atteints prochainement. 

Il y a quelques semaines, le Premier ministre Alexander De Croo précisait que de grands assouplissements ne seraient pas possibles avant le mois de mars. L'objectif était de ne surtout pas "jouer au yo-yo" avec les mesures anti-coronavirus, autrement dit éviter de faire machine arrière après un assouplissement.

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