Le site "Rich Meet Beautiful" propose aux jeunes femmes de se mettre en contact avec des hommes nantis recherchant de la compagnie contre certains avantages. Une forme de prostitution déguisée pour les autorités bruxelloises. Reportage de Philippe Jacquemotte et François Xavier Van Leeuw.
Sigur Vdela a 46 ans. Il est en couple, a trois garçons et a créé Rich meet beautiful il y a deux mois, un site qui compte 150.000 membres, dont 75% de femmes, selon lui "ambitieuses".
"Les sugar babies savent exactement ce qu’elles veulent. Elles cherchent ce qu’il y a de mieux, à sortir de la moyenne, elles veulent quelqu’un de charismatique, de confiance, intelligent, quelqu’un qui peut les aider à lancer leur carrière", affirme-t-il.
Améliorer son niveau de vie en rencontrant un homme mûr n’est pas une incitation à la prostitution. "Nous sommes parfaitement légal, nous ne forçons personne et ne voulons pas de prostitution sur notre site. Nous ne promettons pas de sexe mais bien entendu nous ne pouvons pas contrôler ce que les gens font dans leur vie privée", déclare le chef d’entreprise.
Et si sa propre fille devait céder à sa publicité ? "Si elle a 18 ans, je peux la conseiller. Mais si elle est heureuse et que l’homme a 5 millions sur son compte et qu’elle est amoureuse, que cet homme a 2.000 euros sur son compte, quelle importance ?", estime-t-il.
L’homme ne comprend pas le tollé, ni la réaction des autorités. Il cherche une parade juridique pour continuer.
Une enquête est ouverte pour incitation à la débauche
Le ministre président bruxellois Rudi Vervoort a fait interdire cette campagne d’affichage sur tout le territoire de la capitale en utilisant tous les moyens légaux. Et ce matin le parquet de Bruxelles s’est exprimé sur le sujet. Le camion publicitaire a été intercepté hier par la police à Laeken. Le chauffeur a été interpellé, puis relâché. Le parquet de Bruxelles a ouvert une enquête pour incitation à la débauche d’une personne majeure dans un lieu public.
La porte-parole du parquet de Bruxelles au micro de notre journaliste Thibault Balthazar :
"Suite à un PV qui a été dressé pour incitation à la débauche, les services de police ont recherché activement la voiture et la remorque avec la bâche publicitaire dans le courant de la soirée et de la nuit", indique Ine Van Wyhersch, substitut du procureur du roi. "La bâche a été saisie et maintenant une enquête est ouverte afin de vérifier qui est responsable pour cette campagne publicitaire et pour vérifier si cette campagne publicitaire est une infraction", poursuit-elle. "Le chauffeur et son compagnon ont été identifiés. Ils ont remis tout ce qu’il fallait aux services de police. Il étaient collaborant dans ce sens. Ils ne sont pas connus des services de police et ont été remis en liberté après interception hier soir."
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