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Le mari de Loubna Lafquiri, décédée dans les attentats de Maelbeek, livre une première interview poignante

Le mari de Loubna Lafquiri, décédée dans les attentats de Maelbeek, livre une première interview poignante
Capture d'écran NOS
 
 

Mohamed el Bachiri a perdu son épouse, mère de ses trois enfants, lors des attentats de Bruxelles, le 22 mars dernier. Malgré la douleur, cet homme continue à faire passer un message de paix et d'amour.

Le 22 mars dernier, Loubna Lafquiri a perdu la vie dans l'explosion qui a secoué la station de métro Maelbeek à Bruxelles. Cette maman de 35 ans, professeur de gymnastique, se rendait au travail. Ironie du sort: peu de temps avant les faits, elle avait entendu parler de l'attaque à Brussels Airport et venait d'envoyer un sms à sa maman et sa soeur pour les rassurer. "Loubna avait entendu parler des attentats de Zaventem. Elle avait même appelé sa mère au Maroc afin de la prévenir que tout allait bien", a indiqué Mohamed sur la chaîne néerlandaise NOS.

Autre ironie: Mohamed était chauffeur de métro, mais c'est pourtant sa femme qui s'est retrouvée, ce jour-là, au mauvais endroit au mauvais moment. "J'étais chauffeur de métro mais j'étais en congé ce jour-là. Une de ses amies est venue me réveiller, vers 10 heures. Elle m'a demandé si j'avais eu des nouvelles de Loubna. Je n'ai pas compris directement et j'ai dit: 'Comment ça?' 'Tu n'as pas entendu ce qui s'est passé? Il y a eu une explosion à Maelbeek', m'a-t-elle répondu. J'ai pris mon téléphone et je me suis connecté à Viber. J'ai remarqué qu'elle n'était plus en ligne depuis 9h10. J'ai alors compris, je l'ai senti", a-t-il ajouté.

Pour son épouse, ce père de famille n'a que des mots tendres. Et depuis les tragiques événements, une de ses priorités est de veiller au bien de ses enfants. "C'était une belle personne, ça pouvait se lire sur son visage. Elle avait toujours le sourire. Elle aimait tout le monde. Nous étions des musulmans heureux, heureux d'être Belges, heureux d'être avec tout le monde. Les enfants ont su rapidement car l'information a fait le tour de l'école. Je leur ai dit qu'un idiot avait placé une bombe dans le métro et que Dieu avait emmené leur maman au ciel pour la protéger".

Enfin, malgré la douleur, Mohamed refuse de basculer dans la haine et continue à véhiculer un message de tolérance, d'amour et de paix. "De la haine pour les auteurs? Ça n'a aucun sens. Je ressens plutôt de l'amour pour les autres, pour ceux qui sont toujours en vie, pour ma femme décédée et pour toutes les autres bonnes personnes. Je préfère ressentir de l'amour plutôt que de la haine pour les mauvaises personnes", indique Mohamed el Bachiri, avant de conclure que sa position, en tant que victime, n'est pas facile à vivre, d'autant plus que l'étiquette du "Musulman résidant à Molenbeek" prend le dessus au regard de certaines personnes. "D'un côté, je suis une victime. De l'autre, je suis un terroriste potentiel aux yeux des autres car je viens de Molenbeek et que je m'appelle Mohamed. Je veux montrer qu'ils se trompent. Je suis un homme de la liberté et de l'amour".

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