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Coronavirus: le confinement porte-t-il ses fruits en Belgique? Réponse de deux experts

 
CORONAVIRUS
 

Le coronavirus en Belgique a poussé les autorités à prendre des mesures de confinement pour ralentir la propagation du covid-19 sur notre territoire. Mais le confinement porte-t-il ses fruits? Notre journaliste Luc Gilson a posé la question à Yves Van Laethem, infectiologue au CHU Saint-Pierre de Bruxelles, et Emmanuel André, porte-parole interfédéral coronavirus. Ils étaient les invités du RTL INFO 19H ce vendredi.

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Yves Van Laethem: Depuis une petite semaine, on est entre 500 et 600 admissions à l'hôpital. On a un nombre de morts qui varie un petit peu, et il faut insister sur le fait que si on a 132 morts, donc moins aujourd'hui, qu'on n'en aura pas plus demain. Ce nombre va continuer à monter et descendre pendant certainement encore quelques semaines. Mais tout ceci va dans le même sens: on est en train d'arriver au but, d'arriver au sommet. Mais on une longue descente devant nous.

Emmanuel André: Oui. Ce qu'on peut voir, c'est vraiment que ce virus… il est arrivé. Quelque part, on ne pouvait pas l'empêcher de rentrer. On ne pouvait pas non plus le bloquer tout à fait. Ce n'est pas possible. Aucun pays n'arrive à faire cela. Ce qu'on a réussi à faire, c'est gérer cette arrivée du virus et faire en sorte qu'on encaisse un coup qui est acceptable. Même s'il y a beaucoup de choses très difficiles. Ne pas surcharger notre système de santé. Ralentir tous nos gestes et notre économie, le temps nécessaire de passer le premier cap. Et puis on va rentrer dans une autre phase. Pas une phase où le risque va disparaître, mais où on aura repris le contrôle et on pourra poser des choix sur comment on repasse à une vie qui ressemble de plus en plus à celle qu'on avait avant. Même si on sait que pendant de nombreux mois, il va encore falloir adapter ses comportements.

Le confinement sera-t-il prolongé?

Suite aux réponses des experts, Luc Gilson leur a demandé s'ils estimaient que les mesures de confinement, déjà prolongées jusqu'au 19 avril, devraient prendre fin plus tard.

Emmanuel André: Ce que je pense, c'est que nous avons été extrêmement clair sur le fait que ce qui va déterminer la levée éventuelle ou l'adaptation de certaines mesures, ce n'est pas une date. Ce sont des indicateurs bien précis qui montrent que nous sommes en plein contrôle de ce qui se passe et que nous pouvons nous permettre de lever certaines mesures.

Luc Gilson: S'il y avait un conseil national de sécurité ce soir, vous conseilleriez quoi? Au vu des chiffres actuels?

Emmanuel André: On continue. Le 19 avril on analysera bien attentivement tous les indicateurs. Au vu des chiffres actuels et des autres pays, nous savons que ce virus va circuler et va être toujours autour de nous, et aura le potentiel d'infecter encore beaucoup de personnes dans les mois qui viennent. Donc c'est comment nous allons vivre avec ce risque infectieux qui sera déterminant. Ces choix vont se faire de façon progressive et ce n'est pas une date qui va déterminer l'ensemble.

Luc Gilson: C'est votre sentiment aussi, Yves Van Laethem?

Yves Van Laethem: Oui tout à fait. La plupart des pays qui ont essayé le lockdown ont montré que lorsque ça a fonctionné, il fallait à peu près deux mois. Et on n'est pas encore à deux mois par rapport à ça. Donc il m'étonnerait très fortement qu'on s'en sorte avant début mai.


 

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